L’INTERVIEW David Degouy (USAM) : "Je ne me sens pas du tout en danger"
À l’aube d’affronter pour la première fois Montpellier sur le banc de l’USAM, ce soir à 20 heures, le coach nîmois David Degouy revient sur la situation sportive compliquée et évoque ce derby.
Objectif Gard : Vous restez sur quatre défaites consécutives. Lundi, une réunion « de crise » s’est déroulée. Qu’en est-il ressorti ?
David Degouy : Je pense que ça a surtout libéré la parole, des énergies et permis de mettre des choses à plat. Refaire du lien avec le groupe. Après les périodes où on perd face aux premiers c'est toujours compliqué. Mais on ne se posait pas ces questions-là à la sortie de Créteil, quand on a fait une très bonne entame de championnat. Pourtant on travaille toujours aussi bien, voire mieux.
De manière générale, qu’est-ce qui fait défaut à votre équipe ?
Cela se résume très simplement. Tirs manqués à 6 mètres, perte de balle, arrêts de gardien. Si on régule ce triptyque-là, sans être non plus à 100 % parce qu'on a le droit à l'erreur et de tomber sur des défenses et des gardiens performants, en étant plus qualitatif là-dessus et dans le don de soi, notamment en défense pour aider nos gardiens, je pense qu'on va passer un cap.
"Des joueurs de derby"
Comment abordez-vous ce derby ?
Les derbys c'est hors calendrier, hors du temps. Aujourd'hui, il tombe au bon moment pour pouvoir se remobiliser, se recentrer sur nos valeurs et notre engagement. Il y a un favori qui joue à domicile. Et nous on va aller jouer le derby. Les joueurs qui joueront seront des joueurs de derby.
Après six saisons passées à Montpellier, que ressentez-vous de vivre ce derby côté nîmois ?
Pour moi c'est un privilège de pouvoir vivre ce derby des deux côtés. Je sais que Patrice (Canayer) est Nîmois et l’a toujours vécu du côté du MHB. D’ailleurs, il fera sa rentrée handball et sera au match. Je sais que nous préparions bien ces matchs et pour nous c'était toujours très important. Vu que l'équipe n’a pas trop bougé, je pense connaître un petit peu l'état d'esprit des joueurs. J'ai des certitudes sur l'engagement de mon équipe sur ce genre de match. Je me suis aussi posé la question de bien aller dans le vestiaire visiteur (rires).
"Je ne suis pas un bisounours"
Vous attendiez-vous à des débuts aussi compliqués en tant qu’entraîneur principal ?
Si je ne l'avais pas anticipé, je n'aurais pas fait mon travail vu le calendrier des huit premières journées avec trois Européens à affronter et cinq déplacements. Cela fait quand même 12 ans que je suis sur des bancs de première division, donc je ne suis pas un bisounours. Forcément, j'avais évalué les risques et je me préparais à ces éventualités. La mayonnaise prend clairement. Il y a un vrai engagement de l'ensemble des joueurs. Maintenant, il faut juste qu'on arrive à se libérer et lâcher prise pour pouvoir donner son maximum lors des matchs.
Vous sentez-vous menacé à votre poste ?
Non, pas du tout. De toute façon, cela fait partie du métier. Comme le disait Arsène Wenger, quand on est dans un club, on est là pour s'investir pour 10 ans, mais à un moment donné, il y a la réalité du métier et la valise doit être prête. Aujourd'hui, je m'investis pour 10 ans. Et si une décision doit être prise, ce ne sera pas la mienne. Je ne me sens pas du tout en danger. Au contraire, je me sens très bien ici. Je suis en pleine construction d'équipe et d'un projet qui me plaît. Je viens tous les matins, j'ai le sourire. Je suis content de voir le Parnasse.
Rien de mieux qu’un exploit à Montpellier, où Nîmes n’a pas gagné depuis le 22 avril 1994, pour relancer la machine. N’est-ce-pas ?
Complètement ! 1994-2024, ça fait 30 ans, beau chiffre. En plus c’était déjà à Bougnol. Donc tout est réuni !