L'INTERVIEW Laurent Bonnard, responsable du Climatographe : "On a tenu compte des remarques de nos anciens habitués"
Rouvert depuis ce samedi 6 avril pour la saison, le Climatographe de l'observatoire du mont Aigoual va vivre sa première saison complète, jalonnée par des rendez-vous comme une journe dédiée aux arbres, fin avril, une autre aux fourmis, fin juin, ou un festival en août. Tout en continuant d'apporter de la connaissance scientifique, grâce à une nouvelle médiatrice - et doctorante - Marion Angelini. Le responsable du Climatographe, Laurent Bonnard, fait le point en revenant sur une première année encourageante.
Objectif Gard : L'an dernier, en fin de saison, les chiffres d'entrée n'étaient pas ce que vous attendiez. Pour autant, il y avait des motifs de satisfaction... (relire ici)
Laurent Bonnard : On n'a pas ouvert longtemps. Au final, on peut compter 40 000 personnes entrées dans le bâtiment. On avait visé 55 000, mais si on avait ouvert juin, juillet, août, septembre et octobre. À l'ouverture, on a rendu la première semaine de juillet gratuite, pour la dédier aux habitants du territoire... En revanche, la boutique a extrêmement bien marché : elle a fait plus 22 € de chiffre d'affaires par personne par rapport aux meilleures années, quand l'exposition n'était pas payante.
"Il y aura, pour la première fois, le costume de Georges Fabre avec son épée de polytechnicien"
Quelles sont les nouveautés de cette première saison complète 2024 du Climatographe ?
On a tenu compte des remarques de nos anciens habitués et on améliore significativement l'exposition : on ajoute, en dessous de l'exposition actuelle, toute une surface dédiée à l'histoire du bâtiment, à Georges Fabre. On repeint actuellement des meubles, en reprenant le "look" de l'exposition moderne, pour y réinstaller des instruments anciens, des photos, le fameux film La Forêt retrouvée... On ne reprend pas les maquettes de l'époque, parce qu'elles prennent trop de place. On a concentré la grande expo. Sous la tour, on va mettre un grand plateau tournant où on trouvera tous les instruments du vent et une rose des vents. Il y aura aussi, exposé pour la première fois, le costume de Georges Fabre avec son épée de polytechnicien.
Et dans la partie muséographique actuelle, vous avez fait des changements ?
Oui, dans la galerie inférieure, dédiée aux expositions temporaires. On va accueillir Nuit, tout l'été. Une exposition du Parc national des Cévennes sur la réserve de ciel étoilé et l'observation des étoiles. Un très très belle exposition, presque aussi belle que ce qu'on a au-dessus de la tête... Avec des outils interactifs, un ciel étoilé interactif... Notre nouvelle médiatrice scientifique va développer une foultitude d'animations, plutôt à destination des enfants. Car l'exposition s'adapte facilement aux adultes, mais pour les enfants c'était plus compliqué. On a rajouté deux livrets pédagogiques, qui vont leur permettre de suivre l'exposition, et des ateliers. Et, enfin, une série d'événements (lire encadré ci-dessous).
"On parle moins de météo et beaucoup plus du climat"
Météo France est parti désormais. Qu'est-ce que ça change pour le Climatographe dans l'approche de la médiation ?
L'été, il n'y a plus l'apport du météorologue dans la visite. Mais le lieu a aussi changé de sens : on parle moins de météo et beaucoup plus du climat, et des conséquences du changement climatique. On a recruté Marion Angelini comme méditarice et on va aussi se former, la semaine prochaine, à Météo France. On aura donc aussi la capacité à répondre sur les questions météo. Et on a encore des bénévoles de Météo France, qui sont tellement amoureux du site qu'ils reviennent.
Cet hiver, le Climatographe a fonctionné ?
Plein de petits groupes de collégiens et de lycéens sont venus. On a recommencé à communiquer et on va recevoir une trentaine d'établissements d'ici au mois de juillet.
Vous vous êtes fixés un objectif de visites cette année ?
En volume, on aimerait bien retrouver entre 50 000 et 55 000. Sachant que le site est déjà monté jusqu'à 80 000. Mais dans les 40 000 personnes entrées dans le bâtiment, environ 40 % ont pris un billet pour l'exposition. On aimerait bien arriver, au moins, à 50 %, vendre 20 000 ou 21 000 billets.
Vous avez toujours la volonté d'attirer des étudiants ?
Oui, une première étudiante s'installe pour un thèse de sciences de l'environnement. Il s'agit de Doriane Morata, qui travaille au Vigan et attaque sa thèse avec l'université de Montpellier 3, en parrainage avec l'École des Mines d'Alès. Elle va travailler sur la question de l'eau, de la ressource et des usages face au changement climatique. Et on a deux autres appels à projet de thèse avec Montpellier 3.
Une saison d'événements
28 avril : La forêt dans tous ses états. Animations à l'arboretum de l'Hort de Dieu, conférences, visite guidée du Climatographe et projection gratuite du film "L'Arbre qui cache la forêt".
3 mai : à la cité scolaire du Vigan, conférence sur le changement climatique animée par David Salas, chercheur au Centre national des recherches météorologiques.
11 mai : assemblée générale de l'association InfoClimat, avec de nombreuses conférences.
28 juin : Luc Gomel, spécialiste du monde des fourmis (et conseiller scientifique du flim "Microcosmos") animera une conférence "Des Fourmis et des Hommes".
30 juin : sortie nature avec Luc Gomel, à la découverte des fourmis de l'Aigoual.
3 et 4 août : Estival de l'Aigoual, un festival à 1567 mètres d'altitude.
13 août : conférence de Thomas Lapi sur les énergies des matériaux : "La transformation climatique par le prisme énergie-matière".