Publié il y a 2 h - Mise à jour le 23.09.2024 - Propos recueillis par Abdel Samari - 4 min  - vu 217 fois

L'INTERVIEW Pierre Martinez, maire de Sommières : "Je pense aux habitants avant tout"

Pierre Martinez le maire de Sommières s'exprime après la polémique sur la hausse de la taxe foncière dans sa commune.

- Photo AS/Objectif Gard

Pierre Martinez, le maire de Sommières s’exprime sur la situation de la commune après la hausse de la taxe foncière en 2024. L’occasion aussi de répondre à ses détracteurs alors que lui a toujours joué la carte de la transparence avec les administrés.

Objectif Gard : Comment en est-on arrivé là avec cette hausse importante de la taxe foncière en 2024 ?

Pierre Martinez, maire de Sommières : Nous avons atteint le point de rupture en 2023, après des investissements colossaux (espace culturel Lawrence Durrell et la construction du lycée). Ce sont des équipements magnifiques, mais dont le financement aurait dû être optimisé, en mobilisant davantage d’aides et de subventions. Aujourd’hui, cet établissement scolaire est fréquenté très majoritairement par des élèves ne résidant pas à Sommières. Malgré l’effort très conséquent de la Communauté de communes du Pays de Sommières, le reste à charge pour notre ville reste énorme.

Malgré les aides extérieures notamment de la Région Occitanie…

Le coût du projet de ce nouveau lycée était de 45 millions d'euros en totalité. Ça, c'est la Région. Ensuite, le coût des aménagements extérieurs et l’achat des terrains s’élevaient à environ 20 millions d’euros. 20 millions à la charge exclusive de la commune. Sur ces 20 millions, nous avons obtenu 10 millions de subventions, dont 2 millions de la Communauté de communes du Pays de Sommières que je tiens ici à remercier ainsi que la Région Occitanie qui nous a très largement soutenus. Il restait donc environ 10 millions à la charge de la commune, utilisés pour les acquisitions foncières et un certain nombre d’aménagements. L'établissement public foncier (EPF) a porté l'opération et a rassemblé le foncier, pour le compte de la commune afin que l’investissement puisse se réaliser. Nous finirons de payer l'EPF l'an prochain, en 2025, par une dernière échéance de 950 000 €.

Une somme qui grève toute possibilité d’autres investissements ?

950 000 €, somme exorbitante, pénalise fortement encore le budget 2025. En 2026, nous aurons payé tout le foncier du lycée à l'EPF et désendetté le budget général d’au moins 2 millions. Nous passerons ainsi de 19 millions à environ 10 millions de dettes en 2026. Tout cela en six ans. De ce fait, on va retrouver de grosses marges de manœuvre en 2026. Nous baisserons les impôts, et réinvestirons.

Quels sont les retours des habitants ?

Cette hausse de la taxe foncière, très logiquement, provoque une onde de choc en cette rentrée. C’est normal. Mais je veux dire aussi que tout cela avait été annoncé et expliqué lors de la réunion publique en début d’année. Cet exercice de transparence, indispensable, a permis de fournir des explications bien utiles pour comprendre la situation globale de l’état de nos finances. Les conseils municipaux et les réunions de quartier ont complété ce discours de vérité. Je comprends toutefois la colère, parfois même la détresse de celles et de ceux qui, accablés par le poids des dépenses contraintes et de l’inflation, vont devoir encore payer. Donc, c'est douloureux.

Une partie de votre opposition parle d’une hausse excessive de 46%. Qu’en pensez-vous ?

Nous avons augmenté la part communale de 40 points et les bases de l'État ont été également revues à la hausse. C'est donc une augmentation de 46% de la part communale et des bases qui se traduisent par un net à payer majoré d’à peu près 33% ce qui est déjà considérable. Notre budget a été coconstruit avec les services de l’Etat avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration depuis notre élection. Seule une augmentation de la part communale de 40% permettait d’équilibrer le budget 2024. Quelle que soit l’équipe municipale en place, l’augmentation des impôts à cette hauteur était irrémédiable. Pour information, un budget présenté en déséquilibre aurait fait l’objet de remarques de la chambre régionale des comptes. C’est donc les services de l’Etat qui auraient pris la main sur les finances de la commune avec, entre autre, une augmentation des taux beaucoup plus importante.

Vos opposants sont dans le déni alors selon vous ?

C’est certain qu’une partie de l’opposition se plaît à tordre les chiffres et ainsi manipuler l’opinion. Même si je ne veux pas rentrer dans le débat politicien eu égard aux grands enjeux qui font l’objet de cet échange, je suis bien obligé de déplorer la position des trois conseillers municipaux issus de la liste menée par Mme Royo. La désinformation, l’anathème, les attaques personnelles, la violence des propos remplacent le légitime débat démocratique. Pas la moindre proposition concrète et une pauvreté argumentaire coupable liée à une méconnaissance chronique des dossiers et un manque de travail sérieux. Médire tient lieu de programme politique ! Nous, nous pensons aux habitants avant tout. C’est que je m’évertue d’expliquer aux habitants que je croise tous les jours et qui viennent à ma rencontre. On discute et ils comprennent. Ils comprennent le mécanisme, mais surtout ils nous font confiance même si cela n’allège pas la facture. Il ne faut pas oublier que Sommières est une commune bourg-centre donc avec des charges de fonctionnement fortes. Notre commune, toujours plus attractive, est particulièrement bien équipée : lycée, collèges, écoles, crèches, un gymnase à venir, un magnifique espace culturel, de nombreux équipements médicaux. En 2025, nous allons reprendre modestement les investissements qui seront essentiellement consacrés à la mise en sécurité de notre commune (vidéosurveillance, renforcement des effectifs de la police municipale).

Propos recueillis par Abdel Samari

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