NÎMES 95% des professeurs du collège Condorcet en grève
Installés devant le collège de Pissevin, les professeurs dénoncent « une hausse des effectifs sans les moyens qui vont avec ! »
Opération « collège mort », ce mardi. L’équipe pédagogique de Condorcet a déposé les velledas. Enseignante depuis 25 ans, dont 20 passées en Seine-Saint-Denis (92), Pascale Bouyahmed est inquiète. Syndiquée au SNUipp-FSU, elle dénonce « une hausse de 40% des effectifs depuis 2014 : à la rentrée, on aura 640 élèves, dont beaucoup sont en difficultés scolaires ».
Une hausse, « sans moyens supplémentaires », déplorent ces manifestants, s’en référant à la nouvelle DHG (dotation horaire globale) fournie par le rectorat. Implanté dans le populaire quartier de Pissevin, le collège Condorcet est classé en REP+.
« Près de 90% de nos élèves sont issus de milieux très défavorisés, sans aucune mixité sociale. Une population qui se trouve logiquement soumise à une tendance communautaire. Nous accueillons un nombre croissant d’élèves d’Outre-mer qui ne maîtrisent pas le français ainsi que des d’élèves relevant d’ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) ou de SEGPA (Sections d'enseignement général et professionnel adapté)», poursuit l'enseignante.
Le rendez-vous, la semaine dernière, avec les collaborateurs du Dasen (directeur académique des services de l'Éducation nationale), Laurent Noé, a, selon elle, accouché d’une souris : « Il renvoie la balle au Département, qui s’occupe de la carte scolaire, c’est-à-dire de la répartition des élèves par établissement ».
Une ligne de défense « un peu facile », commentera plus tard l’une de ses collègues de l’école élémentaires, Corinne Place, lors d’une conférence de presse sur la réforme de l’Éducation nationale, : « Le Département rédige cette carte en coopération avec les services de l’État ».
Dans l’après-midi, les parents doivent rencontrer les professeurs pour décider des suites à donner à la mobilisation.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com