NÎMES Football féminin : entre les dirigeants, le divorce est consommé
Rien ne va plus au Football Féminin Nîmes métropole Gard avec un conflit entre d’un côté le camp du vice-président Nicolas Stevanovic arrivé cet été et celui du président Laurent Pouget.
La saison dernière a été très compliquée pour le FFNMG marquée par des querelles internes, des déménagements réguliers pour jouer à domicile et la relégation en D3. En fin de saison, le président historique Christian Taves quittait le club. L’entrepreneur nîmois et ancien footballeur Nicolas Stevanovic est arrivé cet été en tant que "repreneur". Sans volonté d’investir directement des fonds propres mais en amenant des sponsors via son réseau professionnel. Avec l’ambition aussi de faire remonter à terme le club en D1.
Peut-être jaloux de son homologue masculin où l’extra sportif est souvent sur le devant de la scène, le club féminin fait de nouveau parler de lui car les tensions sont vives actuellement. Le fondateur de NS Concept, qui propose des costumes sur-mesure, a rejoint cette aventure en y associant six autres personnes, proches de lui. Il a aussi fait le choix de nommer Laurent Pouget président, présent au club depuis cinq ans et Loïc Aparicio comme trésorier, qui était également déjà bénévole de l’association.
Depuis un mois, le camp de Nicolas Stevanovic reproche d’être mis à l’écart. « On a plus accès aux mails », fait savoir l’un d’entre eux. « Laurent Tourreau a même été mis à la porte sans ménagement », poursuit-il. En effet, l’ancien directeur opérationnel du Nîmes Olympique venait aussi apporter sa contribution notamment les jours de match. Le président Laurent Pouget ne cache cette volonté de mettre à l’écart les hommes de Stevanovic justifiant des promesses qui ne seraient pas tenues.
"Des dépenses injustifiées dans notre dos"
« On nous avait promis environ 60 000 euros de sponsors. Seul Hérédité Cancer a versé 20 000 euros », confie l’actuel président qui semble remettre en cause la présence du repreneur au sein du club. Dans les statuts du club, Nicolas Stevanovic apparaît comme vice-président et est membre du conseil d’administration. « Les sponsors sont là, l’argent est prêt mais comme on a senti le vent tourner on attend », assure-t-on avec insistance du côté de l’entrepreneur.
Concernant cette situation, le président se dit même prêt à refaire un jeu de maillot : « ce n’est quand même pas logique ». Parmi les promesses non tenues, celles de trouver un appartement et de fournir des véhicules au coach et à certaines joueuses ainsi que de jouer aux Costières. Des révélations réfutées par une source proche de l’intéressé, « Nicolas n’a jamais rien promis au sujet des Costières, il ne maîtrise pas ce sujet. Il a dit qu’il ferait le maximum auprès de l’adjoint aux Sports Nicolas Rainville ».
Dans cette affaire, chacun reproche à l’autre la manière dont l’argent est dépensé. « Mettre 5 000 euros pour une soirée de présentation, c’est trop. Cela devait rapporter des partenaires, on n’a toujours rien ! », rembraye Laurent Pouget. Même son de cloche en face, « on ne veut pas donner des moyens à des personnes qui font des dépenses injustifiées dans notre dos. »
"Je ne peux plus continuer avec eux"
Un autre proche de Nicolas Stevanovic donne des exemples, « sans notre accord, on prend des nuits d’hôtel la veille d’un match de l’équipe première à 2h30 de route et on refuse de le faire pour les U19 Nationaux les obligeant à se lever à 5 heures du matin pour faire 4 heures de route. À l’instant T, il y avait 30 000 euros de trésorerie. Il y a aussi des primes de match versées pour le 1er tour de Coupe de France sans notre autorisation. C’est de l’ingérence. Et puis nous contrairement à Messieurs Pouget et Aparicio ainsi que la secrétaire Mme Joly, nous n’avons pas d’enfants au club, donc pas d’intérêt particulier sauf celui de faire grandir le club. »
Aujourd’hui, les finances du club sont correctes et le président passera bientôt devant la DNCG, le gendarme financier du football. Entre les deux camps, le divorce est consommé. Reste à savoir qui partira en premier. « Je ne peux plus continuer avec eux, c’est impossible », confie en tout cas Laurent Pouget.
Qui sans le dire, envisagerait de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour faire le ménage. Pour l’instant rien n’est fixé mais Nicolas Stevanovic en a fait la demande le plus rapidement possible « afin de trouver une issue dans l’intérêt des joueuses... »