Ce vendredi 8 mars, 140 jeunes filles de 4e et 3e issues de huit collèges du bassin nîmois, ont pu explorer les formations industrielles au lycée Jules-Raimu. “L’idée m'est venue car nous avons plus de 90 % de garçons dans nos effectifs. J’ai donc souhaité mettre en avant ces femmes qui ont le courage et la volonté de s’intégrer dans des métiers soi-disant réservés aux garçons. Elles ont pu partager leur formation auprès des collégiennes. Il faut dépasser ces inquiétudes et ces représentations si on a envie de faire un métier atypique et différent”, affirme Valérie Kroës, la proviseure du lycée Jules-Raimu.

La présentation était partagée en plusieurs ateliers. Les collégiennes ont pu découvrir cinq formations animées par des élèves filles du lycée. Sarina Chorfi, 28 ans, en reconversion professionnelle, est étudiante en CAP mécanique. Très reconnaissante de sa formation, elle explique : “Je suis passionnée par la mécanique, j’aime apprendre ce métier et j’ai enfin trouvé ma voie. Il faut montrer qu’on sait s’imposer.” Elle a souhaité faire passer un message aux jeunes filles qui venaient découvrir sa formation : “C’est à nous de montrer qu’on est passionné par un domaine. On ne doit pas lâcher nos rêves. Nous sommes au même rang que les hommes. Nous pouvons faire ce qu’ils sont capables de faire. Et nous ne travaillons pas l’un contre l’autre, mais nous travaillons ensemble”, assure-t-elle.

Une bonne intégration

Pour se lancer dans un domaine masculin, il est important que les femmes arrivent à trouver leur place. Léane Tabarracci est en seconde dans la filière Métiers du pilotage et de la maintenance d’installations automatisées (MPMIA). Intriguée par ce domaine, elle a décidé d’intégrer le cursus. “Au début c’était pas curiosité, finalement ça me plaît beaucoup”, explique-t-elle. Son professeur reprend : “Actuellement dans ce milieu, il y a beaucoup de travail et le salaire a été multiplié par deux par rapport à une vingtaine d'années. Le personnel féminin est très recherché pour avoir une parité dans les entreprises.”

Dans sa classe, Léane est la seule fille sur vingt garçons. “L’adaptation était compliquée mais j’ai pu trouver ma place petit à petit. Les professeurs m’ont vraiment aidé à m’intégrer au sein de ma classe. Maintenant je m’entends bien avec tout le monde”, confie la jeune fille. Le corps éducatif du lycée Jules-Raimu soutient réellement ces jeunes filles. La responsable du bureau des entreprises du lycée, Sandrine Nalem, assure : “Nous souhaitons faire tomber les stéréotypes sur les métiers réservés aux hommes, ce n’est pas vrai. Ce n’est plus vrai. Il faut que les jeunes filles n'aient pas peur. Nous souhaitons également revaloriser les métiers manuels en prouvant qu’il y a des emplois possibles et que le salaire est conséquent.”

En classe de Première dans la filière Conducteur transport routier et marchandise (CTRM), sur 24 élèves, il y a seulement quatre filles. Elles ont pu échanger sur leur formation avec les collégiennes. Carméla Savary, élève de première, confie : “J’aime beaucoup cette journée, partager et échanger sur le métier c’est super.” Sa camarade de classe, Manon Jauffret, est issue d’une famille de chauffeur routier. Elle révèle : “J’aime beaucoup la formation, le fait qu’on aille sur les routes et qu’on apprenne à conduire à l’école. Pour moi, ce métier est accessible à tout le monde. Si des jeunes filles sont intéressées, je leur conseille de se lancer car c’est dommage de ne pas réaliser ses rêves dans la vie alors que c’est accessible.”

Henry Brin, conseiller régional représentant de la Région au conseil d’administration de l'établissement, et Christophe Mauny, le Dasen du Gard, étaient présents pour soutenir cette initiative mise en place par le lycée Jules-Raimu. “Il faut continuer à organiser cet événement chaque année. Avec l’investissement des élèves, des professeurs et des responsables des établissements, il est possible de lancer une belle dynamique”, assure Henry Brin. Un projet honorable qui se renouvellera certainement dès l’année prochaine.