NÎMES Le syndicat FSU-SNUipp fait sa rentrée et vide son sac
Un peu plus d'une semaine après la rentrée des classes pour les premiers concernés, le syndicat FSU-SNUipp a fait un point sur la situation, pointant du doigt certains problèmes.
Fini les vacances, place au retour de l'école. Cette semaine et la précédente ont marqué le moment de la rentrée des classes. Le syndicat FSU-SNUipp a souhaité prendre la parole et exprimer son point de vue quant aux actions menées par le gouvernement français sur l'éducation. La récente nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre laisse pour l'instant dans l'inconnu, puisque le ou la remplaçant(e) de Nicole Belloubet n'est pas encore défini.
Le syndicat fustige tout d'abord la communication jugée "agressive" par le président Macron depuis son arrivée au pouvoir en 2017, concernant le dédoublement des classes, considéré comme un échec par les militants. "On demande des classes de 20 élèves maximum", confient-t-ils. De plus, le syndicat a pris la parole face à la situation des écoles Casanova et Vaillant : "Le réajustement fait par le DASEN en juillet et en septembre était pour le rééquilibrage des postes". D'ici la fin de la semaine, le DASEN du Gard Christophe Mauny devrait avoir le bilan du constat de rentrée. Le cas des enfants en situation de handicap a aussi été évoqué. "Cela devient de plus en plus compliqué de les accueillir. Il y en a de plus en plus mais les effectifs d'AESH n'augmentent pas. Soit disant qu'il n'y a pas de candidats...", avancent-ils.
Les évaluations nationales sur le grill
Gros point de la matinée : la mise en place des évaluations nationales, pour lesquelles le FSU-SNUipp s'est opposé depuis 2017. Il dénonce le fait qu'une part très réduite du programme soit étudiée. "Ça n'a qu'un but, contrôler le travail des élèves et des enseignants donc remettre potentiellement en cause le travail de ces professionnels. Elles sont dénoncées par les chercheurs, les enseignants et les parents d'élèves et en plus cela a un coût financier important, on demande aux directeurs d'aller chercher les copies souvent sur leur temps personnel et avec leurs moyens, en sachant qu'un livret contient entre 20 et 30 feuilles A3", développe le collectif. "On crée du stress, des coûts évitables et ça ne fait pas progresser les élèves", ajoute Émmanuel Bois, secrétaire départemental de la FSU.
Membre du syndicat, Jérome Amicel dévoile que plus de 74h de cours de français n'ont pas été proposées aux élèves dans le Gard, cela est notamment dû à l'absence de personnes contractuelles sur certains établissements. "On a eu trois cas de professeurs stagiaires qui ne sont pas venus sur le département, un cas lié entre autres aux problèmes de rémunération", avance-t-il.
Le logiciel de comptablité Opale pose certaines interrogations pour le FSU-SNUipp : "Il bloque parfois certains projets ou voyages scolaires pour les collèges et lycées", affirme le syndicat, qui lâche aussi qu'il n'y a plus d'assistante sociale de permanence dans les collèges et lycées généraux et technologiques. "C'est un choix du DSDEN car il en manque, ils sont donc affiliés aux établissements professionnels", disent-ils.
"Le public, c'est le ciment de la République"
Émmanuel Bois a rappelé son attachement à l'école publique : "C'est le ciment de la République ! En allant là-bas, on se prive d'une partie de la population". Jérome Amicel en rajoute une couche sur le privé : "C'est une forme de séparatisme scolaire, souvent sous l'égide de l'enseignement catholique. L'enseignement privé pose d'énormes problèmes dans le système éducatif gardois, notamment sur Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze". Le syndicat avance deux chiffres : 14% des élèves seraient dans le privé de la maternelle jusqu'à la fin du lycée, et 47% des collégiens de Nîmes et de l'Agglo seraient scolarisés dans des établissements privés.