Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.02.2021 - corentin-corger - 3 min  - vu 768 fois

NÎMES Mas de Ville : des habitants mobilisés pour sauver leur maraîchère

N'ayant pas le droit de poser son étal, Leïla doit à chaque fois se baisser pour peser les légumes et encaisser les clients, ce qui n'est pas pratique (Photo Corentin Corger)

Leïla, commerçante ambulante a pu compter sur le soutien des habitants du quartier et surtout de Céline (Photo Corentin Corger)

Ce matin, sur l'allée du Mas de ville à Nîmes, quelques habitants du quartier se sont rassemblés pour apporter leur soutien à Leïla, maraîchère ambulante, qui vient chaque jour vendre ses fruits et légumes.

Depuis quinze jours, cette commerçante n'a plus le droit d'installer son étal sur un terre-plein. Ses clients comptent sur la mairie pour ne pas voir ce commerce de proximité indispensable disparaître. Depuis mai 2020, Leïla, maraîchère ambulante, vient garer sa petite camionnette dans l'allée du Mas de Ville à Nîmes afin de vendre ses fruits et légumes. D'abord sur la voie publique, la commerçante a ensuite obtenu un accord verbal du propriétaire des locaux situés en face qui possèdent également le terre-plein implanté à côté des places de parking. Chaque matinée, du lundi au samedi, Leïla retrouve donc ses clients habituels pour faire goûter ses produits locaux.

Mais il y a deux semaines, on lui a interdit l'accès à cet emplacement. "J'ai d'abord eu la visite de la police municipale puis de la police nationale et le propriétaire est venu avec son avocat me signifier de partir", explique la maraîchère qui n'aurait pas pu trouver d'accord avec ce dernier, même moyennant finance. Cette activité étant la seule source de revenus pour cette personne en situation de handicap, elle continue de venir mais sans installer son étal. La marchandise reste dans le camion garé sur la voie publique, ce qui n'est pratique pour servir la clientèle.

"Elle est indispensable à la vie de quartier !"

Dans le but de pouvoir garder leur commerce de proximité, des habitants du quartier se sont mobilisés ce mercredi matin. "Elle est indispensable à la vie de quartier ! C'est notre rayon de soleil et un lien d'amitié s'est créé. Pendant le confinement, elle venait même livrer chez nous. Elle répond à nos besoins", détaille Céline, déterminée à se battre jusqu'au bout. Une femme dynamique qui a d'ailleurs convoqué la presse locale et écrit à la ville de Nîmes.

"Une partie du terre-plein en question appartient à la municipalité. J'ai donc fait une demande en septembre pour qu'elle obtienne un emplacement mais la Ville a refusé en décembre", poursuit Céline. Ceci au motif que la mairie ne souhaite pas développer d'activité commerciale ambulante en dehors des marchés autorisés sur les espaces publics. L'habitante du Mas de Ville a de nouveau envoyé un courrier au maire, Jean-Paul Fournier, en espérant que Leïla puisse installer convenablement son commerce.

"25 minutes à pied pour aller faire nos courses"

Les Nîmois vivants dans ce quartier craignent de voir partir un commerce de proximité dans une zone qu'ils jugent délaissés. "Il y a plus rien. Le Carrefour a fermé. On doit marcher 25 minutes à pied pour aller faire nos courses", regrette Céline qui constate aussi un manque de transports en commun et un service qui s'est dégradé au fil des années. Reste la boulangerie et un boucher ambulant qui vient une fois par semaine, bénéficiant d'une autorisation validée par l'ancien propriétaire des lieux.

En attendant de voir sa situation évoluer, Leïla était émue de ces marques de soutien : "Cela fait chaud au coeur, je ne pensais pas être autant indispensable. Cela montre que ce n'est pas que du commerce, c'est aussi de l'humain. Je ne fais pas ça pour rien." Heureuse d'aider au quotidien les habitants du quartier mais aussi les lycéens de Philippe-Lamour. "Certains achètent un fruit en passant pour la récré", sourit la commerçante qui ne veut pas quitter ce quotidien joyeux.

Corentin Corger

Corentin Corger

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