NÎMES MÉTROPOLE Au Cambodge, l’Agglo se jette à l’eau
Avec Action contre la faim, le partenariat n’a pas coulé de source. « La délibération de notre subvention a été reportée deux fois avant d’être entérinée par le conseil communautaire », raconte Antonio Lopez. Le délégué de l’ONG dans le Gard l'avoue : « certains élus étaient réticents, d’autres ont été insistants. » La persévérance a visiblement payé. Nîmes métropole vient de signer un chèque de 20 000€ pour financer le projet « HEPAC (*) » au Cambodge. Le montant global étant de 400 000€.
40 000 Cambodgiens concernés
Démarré en mai dernier, le projet de l’association court sur trois ans. Il concerne 40 000 habitants « dans l’extrême pauvreté » répartis dans 22 villages du nord du Cambodge. « Nous les aiderons à construire des puits, à distribuer des kits de collecte des eaux de pluie, ainsi que des kits d’hygiène », poursuit M.Lopez. Selon l’ONG, « 82% des habitants défèquent à l’air libre et les eaux usées s'infiltrent. Bien entendu, ça a des conséquences sur leur nutrition. »
Le 22 mars à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, Action contre la faim présentera le projet à 18h à Nîmes métropole. Une conférence en présence du vice-président délégué à l’eau, Jacques Bollègue. « Nîmes Métropole est l’un des premiers établissements publics à nous financer. Sa participation nous a permis d'obtenir des subventions d’autres partenaires, comme l’Agence française de développement ou l’Agence de l’eau », remercie M.Lopez. Un délégué qui, hasard du calendrier, a présenté son action le jour de la diffusion du reportage de Cash Investigation sur la gestion de l’eau de l'Agglo. Et là non plus, tout ne coule pas de source...
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
(*) HEPAC : Hygiène, eau potable, assainissement au Cambodge.
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« On est mal barré ! » C’est la triste conclusion qu’a dressé le délégué de l’ONG d’Action contre la faim dans le Gard. Antonio Lopez revenant sur l’objectif de développement durable de l’ONU qui prévoit la fin de la malnutrition dans le monde en 2030. « Sauf qu’actuellement, il y a une recrudescence de la faim, en raison des conflits qui engendrent des déplacements de population », explique le militant humanitaire.
Le texte de loi. Depuis 11 ans, la loi Oudin-Santini autorise les collectivités, les établissements publics et les syndicats eau et assainissement à financer les actions des ONG à hauteur de 1% de leur budget eau et assainissement. Seulement ça ne se bouscule pas au portillon, reconnaît Antonio Lopez qui assure toutefois que « le Gard fait figure d’exemple. »