NÎMES "Nous manquons d'ingénieurs", la rectrice fait la promotion des sciences
Ce mardi après-midi, la rectrice d'académie Sophie Béjean s'est rendue au lycée Philippe-Lamour à Nîmes dans le cadre de la semaine de la science. Elle a rencontré les élèves de l'atelier scientifique, mais aussi ceux bénéficiant du dispositif les "Cordées de la réussite" qui vise à conduire des jeunes de milieux modestes vers une poursuite d'études.
Sur l'académie de Montpellier, qui comprend les cinq départements de l'ancienne région Languedoc-Roussillon, le programme des "Cordées de la réussite" a été mis en place depuis plusieurs années. Ce parcours a pour objectif d’accompagner des collégiens volontaires pour assurer l'égalité des opportunités de réussite. Il vise à conduire des jeunes de milieux modestes vers une poursuite d'études ou une insertion professionnelle ambitieuse et réussie, en leur proposant une offre de tutorat collectif et de visites culturelles dès la classe de 4e, puis un suivi individualisé tout au long de leur scolarité au lycée, quelle que soit la filière choisie.
"L'objectif est d'aller chercher des jeunes qui peuvent avoir du potentiel, mais qui ont des vrais freins familiaux et sociaux. Ils vont faire des choses qu'ils n'auraient jamais eu l'occasion de le faire sans ce dispositif", résume la rectrice Sophie Béjean. Les 70 élèves du lycée nîmois Philippe Lamour qui en bénéficient ont pu se rendre à Paris au Sénat ou encore à la cité des Sciences. Ils devraient bientôt aller visiter la Camargue. Le nombre de cordées ne cesse d'augmenter et l'Académie estime qu'environ neuf élèves sur dix intègrent, à terme, une formation en enseignement supérieur.
Après avoir rencontré une première classe en compagnie de l'adjoint François Courdil, représentant le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, Sophie Béjean a assisté à plusieurs exposés des membres de l'atelier scientifique de l'établissement. Il s'agit d'une trentaine de lycéens qui se réunit une heure par semaine pour travailler sur différents projets scientifiques. Certains d'entre eux ont la chance de pouvoir étudier le ciel en pilotant à distance le télescope Iris de l'observatoire de Haute-Provence. Un autre groupe s'occupe d'un aquarium. Un atelier forcément mis en lumière dans le cadre de la semaine des sciences.
"Nous manquons d'ingénieurs"
Pour cette opération, le lycée invite des chercheurs nationaux ou internationaux à venir rencontrer les élèves pour partager leur passion et évoquer leur domaine de recherche. Des conférences scientifiques sont proposées ainsi que des ateliers animés par les élèves et leurs enseignants. Une volonté éducative d'offrir la possibilité à chaque élève d'avoir une culture scientifique. L'ambition de la rectrice est d'attirer davantage les jeunes vers les sciences : "Ils peuvent y trouver des débouchés. Nous manquons d'ingénieurs et de vocation vers les sciences."
Augmenter l'appétence pour les sciences surtout de la part du public féminin. Ainsi, Sophie Béjean a mis en place un plan pour lutter contre les inégalités entre les filles et les garçons dans l'orientation des élèves. "On souhaite davantage orienter les jeunes filles vers les sciences de l'ingénieur et du numérique. Il y a un vrai besoin et un vrai décalage entre filles et garçons", confie la rectrice, chiffres à l'appui. Actuellement, 18% des garçons se tournent vers la filière NSI (Numérique et sciences informatiques) contre seulement 3,4% des filles.
Corentin Corger