Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 19.01.2017 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 675 fois

PALOMA Clara Luciani : "Je reste une enfant de la Provence

Crédit photo Pierre Le Bruchec.

Ce vendredi soir, elle partagera l'affiche avec Benjamin Biolay à Paloma. Clara Luciani, jeune chanteuse de 24 ans, a cumulé les collaborations (Nekfeu, La Femme, Raphaël, Nouvelle Vague, Hologram) avant de se lancer en solo. Un premier EP (Monstre d'amour, paru chez Initial) qui témoigne d'une sensibilité maladive et réveille les fantômes habités de la chanson française. Mais Clara Luciani ne fait pas dans la redite. Avec des compositions brutes et mélodieuses et sa voix d'alto, nul doute que la plus provençale des chanteuses parisiennes est promise à un bel avenir.

Première partie de Benjamin Biolay. Vendredi 20 janvier 2017, 20h, grande salle de Paloma. Tarifs : de 28 à 31 €.

Objectif Gard. Tu as gagné le concours des Inrocks Lab en septembre 2016. Qu'est-ce que cela t'a apporté ?

Le vrai changement c'est que cela m'a apporté un peu confiance en moi. Quand tu commences une carrière solo, tu accueilles tous les signaux positifs avec plaisir. J'ai eu la chance d'ouvrir le festival des Inrocks à la Cigale (Paris), et puis de faire un featuring avec Nekfeu, c'était assez fou.

De quoi rêves-tu maintenant, après toutes ses collaborations et premières parties ?

J'ai hâte de sortir l'album, ça oui, c'est vraiment mon rêve que je réalise. Je sais que c'est bizarre, mais j'adorerai chanter au Japon, j'ai énormément de demande de presse là-bas. Je ne sais pas pourquoi, sans doute parce que je dois représenter le stéréotype de la chanteuse parisienne pour eux. Faire le Carnegie Hall, tout ça je m'en fous, je rêve juste de jouer au Japon.

Comment ça se passe avec Benjamin Biolay ?

Je lui avais envoyé mes chansons par mail, il a mis super longtemps à me répondre avant de me proposer de le suivre en tournée pour présenter mon EP en première partie. Il est super cool et hyper encourageant avec moi. Et puis du coup, je croise Chiara Mastroianni en coulisse puisqu'elle chante sur scène avec lui, c'est mon actrice préférée. Ça aussi, c'est un peu un rêve.

Tu es ici pas loin de chez toi, Aix-en-Provence. C'est quoi ton expression du sud préférée ?

Peuchère, je le dis tout le temps, et cagole. Tout le monde pense que je suis parisienne, je n'arrive toujours pas à dire "épaule" sans me faire griller par mon accent. Dès qu'on m'entend parler, on dit "ok...". Mais j'en suis très fière, je reste une enfant de la Provence. C'est vraiment malgré moi ce coté parisienne, car je ne me sens pas parisienne et je trouve ça hideux de se couper de sa culture, je n'ai pas envie de changer.

Tu dis partout que c'est une rupture amoureuse qui t'a permis de te libérer artistiquement et de composer cet EP. Et si ça n'était pas arrivé ?

Je pense juste que j'aurai mis plus de temps, ça aurait été un autre élément déclencheur. Avec un chagrin d'amour c'est toujours plus facile et nécessaire, c'est un exutoire. Mais j'espère qu'il y aurai eu d'autres évènements qui m'auraient poussé à le faire. Musset disait que " les plus désespérés sont les chants les plus beaux". Il faut aussi démystifier tout ça, j'ai écrit plein de chansons dans un état de bonheur. Mon but, c'est d'écrire en étant plus positive, j'espère parvenir à prendre les rênes de cette créativité. J'avais besoin de ce cheminement et je ne regrette rien, c'est un parcours super sain.

Et une Clara Luciani heureuse, ça donne quoi ?

Je pense que ça ne sera jamais la fête du slip ou du Patrick Sebastien, mais moins drama queen, plus solaire, plus lumineux. J'écoute beaucoup dancing Queen de Abba, ou Sprawl II de Arcade Fire. J'aimerai bien faire de la goth disco.

Propos recueillis par Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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