Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 21.09.2024 - Thierry Allard - 4 min  - vu 2051 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Centre de santé : Claire Lapeyronie veut « rétablir la vérité »

Les élus d'opposition spiripontains du groupe Pont d'abord, Claire Lapeyronie et Christophe Antunes

- Photo : Thierry Allard

Au tour de l’ancienne maire de Pont-Saint-Esprit Claire Lapeyronie de réagir à la polémique concernant l’abandon de l’accueil de médecins salariés par la Région Occitanie par la nouvelle municipalité.

S’il y a bien un sujet qui fait consensus, c’est le fait qu’il manque des médecins généralistes à Pont-Saint-Esprit, puisque la ville, 10 500 habitants, n’en compte plus qu’un. C’est sur la manière de résoudre ce problème qu’une polémique a éclaté cette semaine, suite à l’annonce par le Centre hospitalier de la construction d’un centre de santé dans le cadre de son nouveau projet immobilier, centre prévu initialement pour accueillir les médecins salariés par la Région.

Hier, le maire Valère Segal a vertement réagi, accusant, entre autres, la directrice de l’hôpital Valérie Brunier d’avoir mené « une attaque frontale de la municipalité à caractère politique », et l’ancienne maire Claire Lapeyronie de n’avoir pas adhéré au Groupement d’intérêt public (GIP) de la Région depuis la délibération du conseil municipal en 2022. Plus largement, le maire considérait que la venue de médecins dans le cadre du GIP coûterait « 100 000 euros par an à la commune (…) sans aucune garantie d’avoir des médecins dans ces locaux. »

Lire aussi : PONT-SAINT-ESPRIT Centre de santé de la Région : le maire répond sèchement à la direction du Centre hospitalier

Alors ce samedi, les deux élus du groupe d’opposition Pont d’abord, Claire Lapeyronie et Christophe Antunes, ont tenu à réagir pour « rétablir la vérité ». Et, au passage, glisser quelques tacles au maire, sur la santé mais pas que. Pour Claire Lapeyronie, passer par le GIP était « une solution rapide et pérenne », qui aurait fait que, « dès cette rentrée, on aurait eu deux médecins, et à terme avec le centre de santé cinq professionnels de santé. » Certes, mais pourquoi la ville n’avait pas encore adhéré au GIP ? « Ce devait être fait en assemblée générale du GIP cet automne, on signe quand tout est calé, ça ne se fait pas en un claquement de doigts », répond l’ancienne maire, qui réfute toute accusation de procrastination.

Alors pour elle, « la décision de Valère Segal est une aberration, qui met en danger les spiripontains. » Et ce alors que l’éphémère maire Gérome Bouvier « (l’)avait interpellée en (lui) disant qu’il comptait sur (elle) pour mettre en oeuvre cette solution », rappelle Claire Lapeyronie, conseillère régionale. Donc pour elle c’est clair : « la partition a changé », allusion au message de Valère Segal lors de sa prise de fonction, affirmant que si le chef d’orchestre changeait, la partition, comprendre le programme, restait identique. Sachant que la majorité en place « n’a jamais dit durant la campagne qu’elle allait casser le projet », rajoute Christophe Antunes, qui reprend lui aussi l’expression à son compte : « la partition a changé, et elle est jouée par deux instruments : flûte et pipeau. »

Et, sur les fameux 100 000 euros annuels qu’auraient coûté le projet, « ce n’est pas la réalité, tranche Christophe Antunes. On parle de 70 000 euros par an tout au plus si toutefois au début le GIP est déficitaire », ce qui n’aurait plus été le cas « d’ici trois ans, si on se fie aux GIP déjà existants », rajoute Claire Lapeyronie. De toute façon, « 70 000 euros, c’est 0,3 % du budget annuel de la ville », note Christophe Antunes. Quant à la proximité entre la directrice de l’hôpital et l’ancienne maire, « elle est fantasmée, elle relève de la flûte, de l’enfumage », lance Christophe Antunes, qui estime que les propos du maire ont pour but de « détourner l’attention sur le fait qu’ils ont tué dans l’oeuf ce projet. »

« Valère Segal est le nouveau fossoyeur de Pont-Saint-Esprit »

Puis, les deux élus d’opposition ont abordé le sujet du nouveau collège, projet que Valère Segal « veut arrêter », affirment-ils. En cause, le terrain, acheté pour un montant de 3,1 millions d’euros, qui serait trop cher. « Mais un juge a acté le prix du terrain, il y a une décision de justice, affirme l’ancienne maire. Ce montant est budgété, la ville doit le payer. » En attendant, Claire Lapeyronie, par ailleurs enseignante au collège George-Ville, invite le maire « à visiter le collège pour qu’il constate sa vétusté. » Et, liant les deux affaires, l’ancienne maire estime que « Valère Segal, c’est j’arrête tout, mais je ne propose rien ! En à peine trois mois, il est le nouveau fossoyeur de Pont-Saint-Esprit. » Ambiance.

Enfin, l’ancienne maire revient sur « la petite musique selon laquelle les caisses seraient vides », alors que « le meilleur budget en onze ans, on l’a voté en mars dernier », affirme Christophe Antunes. « Le budget a été validé par la Direction générale des finances publiques », rappelle Claire Lapeyronie, qui estime que ses successeurs « n’avaient qu’à dérouler ». « Le budget est de 23 millions d’euros, où est l’argent ? », demande Christophe Antunes.

Alors Claire Lapeyronie estime que « Pont-Saint-Esprit repart en arrière », sous la houlette d’une majorité « qui passe beaucoup d’énergie sur les attaques, sur les communiqués de presse, une énergie qu’ils devraient consacrer aux Spiripontains. » La suite au prochain épisode, au plus tard lors de la séance du conseil municipal du 10 octobre.

Thierry Allard

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