Pourtant, rien ne prédestinait la Gardoise à s'inscrire à un concours de beauté. "Comme la plupart des petites filles, j'adorais regarder Miss France à la télévision, mais ça n'a jamais été mon rêve", nous confie-t-elle. Mais début septembre, elle est contactée par les organisatrices du comité Miss Excellence Languedoc-Roussillon qui ont repéré des photos d'elle sur les réseaux sociaux. Elles lui proposent de participer au concours régional : "J'ai cru à une arnaque au début (rires). J'en ai beaucoup parlé avec la gagnante 2021, Méryl Bertonnier, qui habite Pont-Saint-Esprit depuis l'année dernière. Elle m'a rassurée et aujourd'hui, je ne regrette pas."

Tout s'enchaîne très vite pour Morgane : shooting photos, apprentissage des chorégraphies, cours de maquillage, d'éloquence, de catwalk... Avant cela, la jeune femme n'avait jamais pris la pose devant l'appareil et encore moins porté des talons. "Je n'étais pas forcément confiante, mais les personnes du comité ont été très bienveillantes et ont su me mettre à l'aise", atteste-t-elle. C'est cette ambiance loin des crêpages de chignons qui l'a convaincue de participer au concours : "J'ai bien aimé les valeurs véhiculées. C'est moins stéréotypé, moins rédhibitoire que Miss France sur certains critères, notamment la taille."

Cet univers strass et paillettes est pourtant très éloigné de la vie de la Gardoise. Fille d'un pompier et d'une adjointe administrative dans un Ehpad, Morgane se prédestine au secteur de la santé. Depuis trois ans, elle navigue entre Pont-Saint-Esprit et Paris, où elle effectue sa 2e année de Master "Biologie santé". Elle espère que son diplôme lui permettra de travailler dans les laboratoires de recherche ou de devenir ingénieure. Mais cette année, Morgane devra parfois troquer sa blouse et les tubes à essai pour les projecteurs et les robes de soirée. 

"J'étais choquée, je ne m'y attendais pas"

En effet, le 10 décembre, elle a été élue Miss Excellence Languedoc-Roussillon, à Tautavel (Pyrénées-Orientales), face à 12 autres concurrentes. Durant toute la soirée, les prétendantes au titre ont enchaîné les défilés en tenue de jour, de soirée, en robe de mariée, en maillot de bain... Les candidates ont aussi passé au préalable un test de culture générale et un oral face à un jury, qui ont compté pour le classement aussi défini par les votes du public. 

À la fin de la soirée, il ne reste plus que Morgane et Chloé Baudoux, qui se présente pour la deuxième fois. Elles attendent le résultat main dans la main. L'annonce tombe : "J'étais choquée, je ne m'y attendais pas. Les filles étaient contentes pour moi. Une fois élue, il a tout de suite fallu faire les photos officielles. Les gens montaient sur scène pour faire des selfies avec moi. Je n'ai pas l'habitude, j'étais un peu dépassée", retrace la Spiripontaine, qui n'est rentrée à l'hôtel qu'à 3 heures du matin.

Soutenir la recherche médicale

Mais l'expérience lui redonne un nouvel élan : "Ce sacre survient à une période compliquée de ma vie. Ça rebooste, c'était le bon moment, je pense." Fin avril, elle participera à la grande finale nationale, retransmise à la télévision et animée par Philippe Risoli. Elle espère que sa nature bienveillante fera la différence : "Je ne me compare pas aux autres. Je reste moi-même. Je participe à ce concours pour me prouver quelque chose à moi-même. Il n'y a pas besoin d'écraser les autres pour réussir."

Juste avant la finale, elle suivra une préparation intensive pendant un voyage en Corse, avec les 29 autres Miss régionales. Et si elle accède à la couronne, Morgane aimerait soutenir la recherche médicale : "C'est mon domaine de compétence et je trouve que ce n'est pas assez soutenu en France. Alors qu'on est tous, à un moment de notre vie, confronté à une pathologie."