Ça n’a pas gêné le moins du monde l’opposition, encore largement dégarnie jeudi soir (et on parle pas ici des crânes des élus) : le groupe FN était une nouvelle fois intégralement absent, tout comme celui du centriste Valère Segal, composé uniquement de lui-même, certes. Quant aux présents, Gilbert Baumet en tête, ils sont restés muets comme des carpes.

« C’est le silence avant la tempête »

Ainsi, et c’est une première de mémoire de journaliste d’Objectif Gard, l’ensemble des vingt délibérations a été voté à l’unanimité. Même pas une petite abstention passagère, rien : la concorde, le long fleuve tranquille. Il faut dire que l’ordre du jour n’était pas spécialement clivant, sans pour autant être inintéressant -mais ce n’est d’habitude pas un critère garantissant la quiétude des séances du conseil municipal de Pont, loin s’en faut.

On y apprendra pêle-mêle que l’école élémentaire Marcel-Pagnol accueillerait prochainement un Environnement numérique de travail piloté par l’Académie de Montpellier, qu’une nouvelle directrice générale des services rejoindrait la mairie courant avril, qu’une étude préalable à la restauration des couvertures et façades de l’église St-Saturnin allait être lancée, ou encore que la ville et l’Agglo du Gard rhodanien étaient tombées d’accord pour les modalités de règlement de la rétrocession de la Scène chapelle des Pénitents. La ville versera à l’Agglo 233 000 euros sur trois exercices pour rembourser le prêt contracté par l’Agglo pour restaurer la Chapelle.

Un forage à la Blache

Par ailleurs, si vous habitez du côté de Montplaisir-est, rue de l’Elysée, Raoul-Trintignant ou de la Caserne, sachez que les travaux de mise en séparatif du réseau d’eaux usées sont pour bientôt, et démarreront vers le 15 avril si tout va bien. Autre dossier lié à l’eau : le forage de la Blache, censé remplacer à terme le captage d’eau potable de la Chapelle. Des travaux préparatoires doivent être menés dans les prochains mois, et la commune a voté une demande de subvention au titre de la Dotation d’équipement des territoires ruraux jeudi soir. Il faut dire que le temps presse : la ville est mise en demeure par l’Agence régionale de la santé d’arrêter l’exploitation du captage de la Chapelle d’ici la fin 2018. Un captage qui n’est pas protégé administrativement et dont la situation géographique, en contrebas de la RN86, est loin d’être optimale. Cet arrêt laisserait le captage de la Barandonne seul pour assurer l’alimentation en eau potable de la ville, ce qui poserait un problème en période estivale à l’horizon 2025. « Cette fois-ci on fera un forage à taille réelle à la Blache, on va vérifier que le début est assuré, et si c’est le cas, on fera un captage », précise le maire Roger Castillon.

Le tout est donc passé comme une lettre à la Poste. Le début d’une entente cordiale, qui serait aussi inattendue qu’incongrue eu égard à l’histoire politique récente de la commune ? Pas gagné : « c’est le silence avant la tempête », nous a glissé l’ancien maire et actuel opposant Gilbert Baumet en partant. Curieux, nous lui avons demandé de quelle tempête il s’agissait, et l’ancien ministre a simplement ajouté : « l’amiante », faisant allusion à la polémique lancée récemment au sujet de l’Hôtel-Dieu et déminée par Roger Castillon cette semaine. Nous voilà rassurés : au prochain conseil municipal, les micros et l’opposition devraient fonctionner à nouveau.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com