PONT-ST-ESPRIT Un budget de continuité adopté dans la tranquillité
Il faut dire que l’opposition avait déserté en masse : sur les trois groupes d’opposition, seul Aimons Pont-Saint-Esprit, emmené par l’ancien maire Gilbert Baumet, était représenté. Et encore, c’était par Gilbert Baumet et Carine Fournier seulement, les deux autres élus du groupe leur ayant donné procuration. Le tout pour un conseil municipal crucial, peut-être le plus important de l’année.
Fonctionnement stable, investissement en hausse
Après avoir voté des taux de fiscalité locale stables, à 23,24 % pour la taxe d’habitation, 31,50 % pour la foncière et 99 % pour le foncier non bâti avec les abstentions d’Aimons Pont-Saint-Esprit, le conseil municipal était donc amené à se prononcer sur le budget primitif 2018, qu’elle est une des seules à voter en décembre, la plupart des autres communes préférant attendre le printemps.
Un budget primitif s’élevant à 17,7 millions d’euros, dont 13,8 pour le fonctionnement (stable par rapport à 2017) et 3,9 pour l’investissement (contre 3,5 millions d’euros en 2017). « La maitrise du fonctionnement est la marque de la gestion municipale, a commenté la première adjointe Claire Lapeyronie. On n’a pas attendu les préceptes du gouvernement pour appliquer la règle d’or ici. Et dès le budget primitif, il y a une augmentation de notre capacité d’investissement, les Spiripontains ne peuvent que s’en réjouir. » De quoi poursuivre les travaux du centre Pépin, pour 927 000 euros, les travaux de l’entrée sud, pour 733 000 euros ou encore faire un effort particulier sur les voiries, avec 118 000 euros.
Baumet, seul opposant à s’exprimer
Un budget qui inspirera à Gilbert Baumet « une intervention qui se veut positive », préviendra-t-il. Une intervention en plusieurs points, l’élu pointant que « sur les travaux en régie, il n’y a pas les opérations réelles », puis faisant une mise en garde sur la politique du gouvernement qui pourrait aboutir à une hausse des taux d’emprunt pour la commune (« c’est un conseil, veillez-y »), continuant en demandant pourquoi la nouvelle gendarmerie fait l’objet d’un budget à part, puis revenant sur le projet de maison médicalisée, demandant ensuite « les frais réels d’avocats » de la municipalité et concluant son intervention par un mot sur les illuminations de Noël : « il y avait un très bel arbre de Noël qui avait coûté 30 000 euros, vous l’avez détruit, et aujourd’hui je vois 65 000 euros de frais en location. En location ! » Evidemment, « on votera contre, bien entendu », précisera l’ancien maire, frôlant le lapsus au moment de dire « contre. »
« J’ai un peu de mal à vous suivre, parce que ça part dans tous les sens, mais on vous répondra », éludera Claire Lapeyronie. Le maire Roger Castillon se fera plus précis sur les travaux en régie, « 100 000 euros, c’est la dépense qu’on constate d’une année sur l’autre, et c’est bien loin des 1,6 millions d’euros qu’on a connu par le passé. » Quant à l’arbre de Noël, « c’est une vielle lune, on n’a pas de temps à perdre », rétorquera sèchement le maire, sans toutefois provoquer de débat houleux avec son prédécesseur, comme par trop souvent naguère. L’esprit de Noël sans doute…
Thierry ALLARD