SAINT-ÉTIENNE-DES-SORTS Une centrale solaire outre-Rhône
La centrale photovoltaïque de Saint-Étienne-des-Sorts a été inaugurée vendredi matin.
Située aux Hauts-Brotteaux, elle se trouve sur la rive gauche du Rhône, mais bel et bien dans le Gard, sur cette ancienne île. C’est donc ici, sur ce terrain privé de neuf hectares, que l’entreprise Sonnedix, basée à La Ciotat, a bâti cette centrale solaire d’une puissance de 5 MégaWatts crête, soit 8 200 MégaWattsHeure, ce qui correspond à la consommation annuelle de 1 800 foyers.
Un projet qui a mis des années à voir le jour. « Le nombre de difficultés fut important », rappellera le maire Didier Bonneaud, fier d’accueillir « une des plus grandes fermes solaires du Gard rhodanien, voire du Gard. » De fait, le permis de construire date de 2015, et la construction de la centrale n’a pu démarrer qu’en octobre 2018. Passé cette gestation longue, la centrale produit de l’électricité depuis juin dernier.
Cette installation présente une particularité : « les panneaux sont équipés de trackers, et suivent la course du soleil », explique le directeur-adjoint de Sonnedix Jean-Philippe Fau. Résultat : les panneaux sont exposés est-ouest et non plein sud, ce qui leur permet d’être mois exposés au vent, aussi fort que fréquent ici. Un moyen aussi et surtout d’optimiser la production : « sur une centrale fixe on compte 1 500 heures par an de production, avec les trackers on monte à 1 800 voire 1 900 heures », affirme le chef du projet Stéphane Behr.
De quoi aussi alourdir un peu le coût de la centrale, de 5 millions d’euros pour Sonnedix, qui vend son électricité en passant par un courtier en énergie. Pour les propriétaires du terrain, cette centrale équivaut à un loyer annuel, et donne une nouvelle vocation à ce terrain où une entreprise de traitement de compost exerçait il y a quelques années. Le compost a d’ailleurs été épandu sur le terrain, où la végétation prospère : « nous en sommes à une tonte par mois », précise Stéphane Behr. Côté faune, « nous allons implanter des nichoirs pour oiseaux et chiroptères et des enrochements pour les reptiles », poursuit-il.
La centrale doit produire « pendant au moins trente ans », ajoute Jean-Philippe Fau.
Thierry ALLARD