SAINT-HILAIRE-DE-BRETHMAS Golf : la vérité si je mens !
Le projet de golf à Saint-Hilaire-de-Brethmas fait couler beaucoup d'encre. C’est le cas de le dire : l’agglomération d’Alès a édité, le mois dernier, une gazette qui dit toute la « vérité sur le projet ». Cette semaine, les opposants au projet ont, eux aussi, distribué une gazette qui raconte toute « la vérité ». Problème : les deux lettres n’ont rien à voir !
Depuis quelques jours, certains d’entre vous ont probablement trouvé dans leurs boites aux lettres deux courriers aux titres identiques : « La vérité sur le projet ». Non, ce n’était ni une erreur, ni un effet d’optique, mais un nouvel épisode de l’affrontement entre l’agglomération d’Alès et les opposants au golf de St Hilaire.
Sur les deux courriers, on allait voir ce qu’on allait voir. On allait tout savoir sur le projet du golf, toute « la vérité ». Cette fois-ci, c’était la bonne… Alors, de deux choses l’une : soit il y a plusieurs vérités qui se contredisent formellement, soit l’un des deux camps ment. Quand l'agglo présente un projet de golf à haute qualité environnementale, créateur d'emplois, sans coût pour le contribuable, les antis, eux, pointent du doigt l'urbanisation massive des terres, les frais pharaoniques de l'opération ou encore la destruction de la biodiversité. Autant dire, l’inverse.
Pour l’argent, pas d’inquiétudes à avoir selon l’agglomération d’Alès. Le projet, évalué à 17,8 millions d'euros, ne coûtera pas un centime au contribuable. « Il sera exclusivement financé par ses utilisateurs (recettes foncières et recettes du golf) », lit-on dans le document de la collectivité. On devine la suite : « c'est le plus gros mensonge ! », s’indigne l’association. Dans la gazette « 100 % désintox », tout juste parue, les opposants soutiennent que le projet « n'a pas le moindre euro de financement » et que « le budget s'équilibre seulement grâce à un recours coûteux à l'emprunt de 2 millions d'euros à 4,47 % ». Avant d’écrire que l'agglo a prévu un second emprunt en 2015 « pour rembourser les échéances du premier ». Décidément, on ne les mettra pas d’accord.
Ce n’est pas fini… Quand l'agglomération se défend d'urbaniser massivement le site : « Elle se limite à 2 % de la surface totale », soit 6 hectares, les anti avancent un autre chiffre : « 42 hectares au total » en comptant un lotissement de 14,6 hectares, une extension du village de 4,5 hectares, une zone hôtelière de 3 hectares et une zone touristique de 20 hectares. Qui croire ?
On continue. Les contradictions se poursuivent même sur le thème de l'agriculture. Selon la collectivité, ce magnifique projet offre la possibilité à des agriculteurs de s'installer sur 153 hectares de terres. Qu’en disent les opposants ? Cet espace devrait accueillir « un pôle équin de 15 hectares avec bâtiments, habitations, parkings et voie d'accès, une zone de garrigue de 15 hectares et des propriétés privées rattachées à des habitations représentant 7 hectares ». Si l'on en croit leurs chiffres, « la perte nette des terres agricoles représentera plus de 100 hectares ». Il n'en resterait donc pas 153 pour les jeunes agriculteurs.
Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Contactée par nos soins, l'agglomération n'a pas répondu à nos sollicitations. Quant à Saint-Hilaire durable, elle poursuit sa mobilisation avant l'ouverture de l'enquête publique qui devrait avoir lieu en septembre. Dimanche 3 mai, l'association invite la population à semer des courges « dans les trous du golf », dès 10 heures.