Publié il y a 5 h - Mise à jour le 17.12.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 111 fois

SAINT-JEAN-DU-GARD Sous la menace de fermetures de classe, les parents d'élèves se relaient devant l'école

À la sortie de l'école, parents et enfants ont chanté pour le maintien des deux classes

- François Desmeures

Les effectifs des école maternelle et élémentaire de Saint-Jean-du-Gard devraient aboutir à deux fermetures de classe, d'après ce que l'inspecteur de circonscription a indiqué aux directeurs des écoles. Les parents n'acceptent pas la décision : ils manifestent tous les jours, depuis jeudi, devant les écoles, réunies dans les mêmes locaux depuis 2021. Les fermetures ne mettraient pas en danger le projet de réhabilitation et d'extension porté par la municipalité. 

À la sortie de l'école, parents et enfants ont chanté pour le maintien des deux classes • François Desmeures

La chanson imaginée par les parents, reprise en choeur à l'heure où les enfants sortent de l'école, est entonnée sur l'air des Sardines de Patrick Sébastien. On comprend l'analogie : si deux classes ferment, les enfants se retrouveront serrés, selon les parents d'élèves. La maternelle compte trois classes et 57 élèves, l'élementaire répartit 109 enfants dans cinq classes. 

"L'inspecteur est venu rencontrer le directeur de la maternelle et la directrice de l'élémentaire la semaine dernière, explique Fanny Benoit, mère déléguée. En parlant de deux fermetures. Alors que les locaux de la maternelle sont sur les locaux du primaire depuis quatre ans..." Les parents craignent de voir les effectifs monter jusqu'à 27 élèves par classe l'an prochain, avec une classe en moins dans chaque école. Selon les informations d'Objectif Gard, la maternelle accueillerait 58 enfants l'an prochain, l'élementaire, 98. 

Petit tour de chauffe un peu avant la sortie des enfants • François Desmeures

"Ce matin, un mail des parents délégués est parti vers l'inspecteur, explique Fanny Benoit aux autres parents, à la sortie de la classe, ce lundi soir. En réponse, ils nous ont dit qu'ils étaient prêts à discuter par téléphone. On les a eus, et il en ressort qu'il y a pire ailleurs..." Côté municipalité, le maire Pierre Aiguillon, qui était dans le rassemblement devant l'école quand la décision a été connue, se dit "contre la fermeture. On souhaite que les classes soient maintenus." 

Devant l'école, ce lundi soir • François Desmeures

D'autant que la commune a des projets pour l'école, qu'elle a néanmoins dû revoir à la baisse. Car depuis 2021, et suite à un taux de radon trop important dans l'école maternelle de centre ville, le maire d'alors, Michel Ruas, fit installer des habitats modulaires dans la cour de l'école élémentaire pour y loger l'école maternelle. Mais aussi des sanitaires, "cinq pour toute l'école", d'après des parents.

Les constructions modulaires de la maternelle, installées depuis 2001 dans la cour de l'école élémentaire • François Desmeures

Si la municipalité pensait initialement construire une nouveau groupe scolaire à côté de la future gendarmerie, au bord de la déviation, elle y a rénoncé, en raison d'une réglémentation délicate, d'un coût en forte hausse et de subventions d'État revues à la baisse. "On a finalement décidé une extension, et pas un déménagement", explique le maire, Pierre Aiguillon. Donc, sur le site même de l'école élémentaire Robert-Lavesque. 

François Desmeures

Une extension, doublée d'une réhabilitation des locaux existants. Et, évidemment, de la fin des locaux provisoires. "On a prévu cinq classes d'élémentaire et trois classes de maternelle, poursuit Pierre Aiguillon. On ne tient pas compte des fermetures de classe. On devrait démarrer en septembre prochain." Des sanitaires et des dortoirs seront bâtis, ainsi qu'un nouvel espace dévolu à cuisine et cantine. Quant aux classes, Pierre Aiguillon projette qu'elles se rempliront peut-être avec l'aboutissement de la rénovation de trente logements, dont des T4 et T5, aux HLM des Mûriers, qui a pris du retard. "On espère que des familles viendront." Et, éventuellement, la réouverture de classes. 

François Desmeures

Pour autant, les deux classes menacées ne sont pas encore fermées. C'est sans doute lors du CDEN (conseil départemental de l'Éducation nationale, généralement en février), que la décision sera actée. Et les parents affirment vouloir poursuivre la lutte. "S'ils sont 25 ou 28 de 3 ou 4 ans dans une classe, comment l'ATSEM (agent territorialisé spécialisé des écoles maternelles, NLDR) gèrera s'ils veulent aller aux toilettes ?", demande Orane Teissonnière, une mère de l'association des parents d'élèves. Ceux-ci se relaient devant l'école, en cette dernière semaine scolaire de l'année civile, et promettent d'intensifier leurs mouvements à la rentrée s'ils ne sont pas entendus. 

Une pétition contre la fermeture annoncée a été mise en ligne sur Change.org

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