SAINT-LAURENT-DES-ARBRES Contre la fermeture d’une classe, les parents bloquent l’école
Il faut dire que l’entrée de l’établissement était bloquée par les parents d’élèves, soutenus par le maire Philippe Gamard, présent avec son écharpe tricolore pour tenir une des nombreuses banderoles dénonçant la fermeture d’une classe de maternelle à la rentrée de septembre.
Une fermeture que ni les élus ni les parents d’élèves ne comprennent, ni ne digèrent. Il s’agit d’un tout bête effet de seuil : « on a une petite baisse des effectifs car on a eu une baisse des naissances en 2015, explique le maire. Mais en 2016 on a retrouvé notre niveau habituel, donc cette toute petite baisse ponctuelle ne justifie pas la fermeture d’une classe. » Si la fermeture était actée par l’académie, l’école maternelle passerait de cinq à quatre classes de maternelle, ce qui ferait mathématiquement augmenter les effectifs dans les classes restantes.
« Ce n’est pas jouable »
« Aujourd’hui, nous en sommes à 24-25 élèves par classe. Avec la fermeture on en serait à 29-30, calcule Ivy Chapot, représentante élue des parents d’élèves. Il serait impossible dans ces conditions de donner un bon apprentissage des fondamentaux que ce gouvernement veut mettre en place. » « Ce n’est pas jouable, ajoute Philippe Gamard. Notre maternelle est ancienne et a des problèmes d’insonorisation. En plus, nous avons cinq ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, ndlr), un par classe, donc avec la fermeture nous serions en sur-effectif. »
Et si la décision passe mal, c’est que Saint-Laurent ne faisait pas partie de la charrette hivernale des suppressions de classe. « C’est ça qui est incroyable, tonne le maire. Seulement mardi dernier nous avions une différence de six enfants par rapport aux prévisionnels de janvier. » De quoi provoquer la fermeture, aux yeux de l’académie. « Il nous ferment une classe alors que l’année prochaine il faudra la rouvrir. Il ne manque que cinq élèves qui vont peut-être arriver durant l’été et l’année prochaine on aura dix élèves de plus », affirme Ivy Chapot. Le tout en sachant, souligne le maire, « qu’il est plus difficile d’obtenir une ouverture de classe. »
Alors tout ce joli monde ne compte rien lâcher. « Si le DASEN (Directeur académique des services de l’Éducation nationale, ndlr) ne nous reçoit pas avant le 6 juillet, on manifestera à nouveau, et s’il le faut on plantera la rentrée scolaire », prévient Ivy Chapot. Et après le blocage matinal, les parents d’élèves n’excluent pas de passer la nuit sur place.
Thierry ALLARD