En ce week-end de célébration du 105e anniversaire de l'Armistice de la Grande Guerre, l'association "La Tranchée de Saint-Maximin" a donné rendez-vous aux visiteurs pour une grande exposition immersive sur les quatre conflits de 1900 à 1962 : Première et Seconde Guerres mondiales, Guerre d'Indochine et Guerre d'Algérie.

Les participants ont pu découvrir les costumes, armes (maniées par des personnes qui ont un permis ou neutralisées, ndlr) et équipements qui ont accompagné les soldats au fil des guerres. "Et on peut voir qu'il y a une certaine continuité", assurent les bénévoles. Un objet tel que le jerrican, créé en Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale, a été imité et adopté par bon nombre d'armées et c'est encore un contenant très similaire que l'on peut voir aujourd'hui à l'arrière des camions de l'Armée française.

Les curieux ont pu aussi voir de près la reproduction d'un Chauchat, un fusil-mitrailleur mis en service dans l'infanterie française pendant la Première Guerre mondiale. "Il pesait 10kg et tirait entre 200 et 250 coups par minute. Pour l'utiliser, il fallait être en binôme", rapporte un des bénévoles. Mais là où se sent vraiment plongé au plus près du front, c'est lorsque l'on s'aventure dans la tranchée de Saint-Maximin. 

La tranchée, véritable projet collectif 

Le fossé est encadré par de hauts murs creusés dans la terre ocre. Au-dessus de nos têtes, ont été installés des barbelés ainsi que des sacs de sable qui servaient à parer les balles ennemies. Cela fait environ deux ans qu'une poignée de bénévoles se sont lancés dans ce projet de reconstitution unique dans le sud de la France, comme l'ont aussi relaté nos confrères de Midi Libre.

L'idée est venue de Quentin Lefevre, professeur d'histoire de métier et actuel président de "La Tranchée de Saint-Maximin" : "En 2018, j'avais déjà fait une exposition pour le centenaire de l'Armistice de 1918 à la salle municipale de Saint-Maximin. Le 11 novembre 2021, j'ai demandé au maire s'il ne disposait pas d'un terrain pour faire une tranchée. La mairie n'y a pas vu de problème", retrace-t-il.

Quelques coups de pelleteuse plus tard, la genèse est là sur ce terrain communal du Hangar des vergers. Un week-end par mois, les bénévoles se sont ensuite réunis pour aménager la tranchée, équipés de pioches et en construisant des palées. Ils ont recréé un ponton, des créneaux de tir et même un abri de 2,30m de profondeur. Un sacré challenge pour ces férus d'histoire qui ne sont pas tous des accoutumés des travaux. 

Une tranchée allemande en cours d'aménagement et un film à venir

Leur tranchée française mesure 80m de long. Elle est un peu plus large qu'une tranchée qu'on pouvait avoir à l'avant du front, mais c'est ce qui permet d'accueillir le public plus aisément. En face, les bénévoles sont en train d'aménager une tranchée allemande de 50m, qui sera plus étroite, afin de créer un front total. "On mène des travaux de consolidation, du désherbage aussi", ajoute le président. 

Son association (officiellement créée en mars 2023 mais qui existe depuis 2021 en étant affiliée aux Poilus du Vaucluse, ndlr) compte aujourd'hui une quinzaine de membres actifs, âgés entre 15 et 30 ans. Elle propose des visites pour les scolaires de la tranchée, mais aussi des séances photos d'époque et des séances d'air soft ou des bivouacs. L'association organise aussi une fois par an une journée d'ouverture au public comme ce dimanche 12 novembre. 

Les membres de "La Tranchée de Saint-Maximin" ont également tourné un film en avril dernier et espèrent le voir sortir bientôt. Il montrera les coups de main de la Première Guerre mondiale. Loin d'être une aide, il s'agit en fait d'assauts courts pour capturer des prisonniers, d'obtenir des renseignements...