UZÈS Jean-Pierre Salle fait don d'un tableau de Xavier Sigalon à la municipalité
"En une même année, la ville d'Uzès est devenue propriétaire de deux magnifique tableaux de Sigalon", se réjouit le maire, Jean-Luc Chapon. Déjà en février, la municipalité a fait l'acquisition de "Les Portefaix", visible dans le musée. En cette rentrée, une nouvelle oeuvre du peintre uzétien a été accrochée dans le salon André-Malraux de la mairie.
Cette toile se nomme "Jeune courtisane" et a été peinte en 1821 alors que Xavier Sigalon était à Paris. Elle s'inscrit dans une série entreprise par l'artiste. On y voit une femme acceptant de s'unir à son homme, tout en tendant un billet dans son dos à son amant, avec la complicité de sa servante. Fort heureusement, la toile ne trône pas dans la salle des mariages...
Pour la municipalité uzétienne, c'est une grande joie de posséder cette nouvelle toile de Sigalon. Le peintre est né à Uzès en 1787 et a aujourd'hui encore une rue à son nom. Rapidement reconnu, il privilégiera le dessin à la couleur. Sa technique lui valut même une commande d'Adolphe Thiers en 1834. Celui qui sera ensuite président de la République lui "demande une copie exacte de la chapelle Sixtine pour la mettre dans la chapelle des Beaux-Arts de Paris. Il travaille là-bas pendant trois ans et le pape Grégoire XVI la valide. Il repartira à Rome terminer certains travaux mais attrapera le choléra et mourra en 1837", narre Marc Stammegna, commissaire de l'exposition à l’Ancien Évêché d'Uzès.
"Une oeuvre d'art est vivante, nous devons la protéger et l'exposer là où elle peut rayonner"
C'est grâce à un don de Jean-Pierre Salle que la commune a pu obtenir cette précieuse toile qui doit valoir entre 15 000 et 25 000 €. L'homme habitant Saint-Quentin-la-Poterie l'a achetée 40 ans plus tôt aux enchères Drouot à Paris. Il l'avait accrochée au Domaine de Marsault à Uzès, dont il était propriétaire. Mais l'année dernière, il a vendu et l'acquéreur ne souhaitait pas de grandes toiles dans le bâtiment. Jean-Pierre Salle a bien essayé de vendre sa "Courtisane" aux enchères à Montpellier mais les offres n'atteignent pas la valeur minimale du tableau.
Alors son propriétaire décide d'en faire donation à la ville qui a vu naître ce peintre : "Nous avons souhaité léguer ce tableau à la ville d'Uzès, ville pour laquelle nous avons un attachement profond depuis toujours. Une oeuvre d'art est vivante, nous devons la protéger et l'exposer là où elle peut rayonner en pensant aux générations futures", a indiqué Jean-Pierre Salle.
Marie Meunier