UZÈS Mas Careiron : quatrième semaine de grève à l’unité spécialisée dans les troubles autistiques
La grève entamée le 4 octobre dernier au sein de l’unité Mélanie-Klein, spécialisée dans l’accueil de patients porteurs de troubles du spectre autistique, se poursuit. Un nouveau piquet de grève, le troisième, se tenait ce mardi devant les grilles du centre hospitalier du Mas Careiron, à Uzès.
Les grévistes revendiquent toujours l’obtention d’une prime spéciale, pour reconnaître la spécificité de leur mission. En effet, le personnel de l’unité est en contact direct avec des patients qui, lors de crises, peuvent se montrer violents avec eux. D’ailleurs, depuis le début de la grève, « nous avons un nouvel arrêt de travail. Une collègue est arrêtée depuis dix jours suite à des coups violents portés par un patient », souffle Chloé (*), infirmière au sein de l’unité Mélanie-Klein.
Une unité où les FEI, les fiches d’événements indésirables, qui recensent tous les incidents, ont désormais dépassé le nombre de 200 depuis le début de l’année. « Et encore, on ne les fait pas toutes. Les arrachages de cheveux ou les griffures, on ne les écrit plus », ajoute l’infirmière. Devant la difficulté de sa mission, le personnel de l’unité demande donc une plus grande reconnaissance, ce qui passe par une prime. Or, dès le début du mouvement, la direction leur affirme qu’il lui est impossible de donner une telle prime.
« Ils revendiquent d’avoir une prime qui n’existe pas. Il faut être dans une unité qui permet ce type de reconnaissance. Là ce n’est clairement pas le cas. C’est avec beaucoup de regret que je ne peux rien leur verser », nous indiquait alors le directeur par intérim de l’établissement, Roman Cencic. Depuis, les grévistes affirment avoir contacté l’Agence régionale de la santé, « qui nous dit que le dialogue social doit se passer entre la direction et nous », rajoute Chloé.
Pendant ce temps, les grévistes affirment avoir pris contact avec d’autres unités du même type en France, « où des choses exceptionnelles se font » du côté des primes. On parle d’une centaine d’euros supplémentaires par mois. « On peut créer quelque chose de nouveau », estime pour sa part Manu, infirmier au Mas Careiron, qui vient parfois dépanner à Mélanie-Klein.
Toute l’unité, soit 35 personnes, suit la grève, soutenue par le syndicat Sud Santé sociaux, ainsi que par une pétition interne à l’établissement qui compte plus de 400 signatures, d’après les grévistes. Alors que le travail au sein de l’unité se poursuit sans impact pour les patients, les grévistes se disent déterminés à poursuivre le mouvement, et envisagent désormais d’aller manifester devant le siège de l’Agence régionale de la santé.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
* Le prénom a été modifié.