Publié il y a 2 h - Mise à jour le 26.10.2024 - Corentin Corger - 3 min  - vu 93 fois

UZÈS Une épicerie solidaire sort de terre : « Un projet unique en France »

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Jean-Luc Chapon, deuxième en partant de la gauche, est fier de ce projet

- Photo Corentin Corger

Ce vendredi, la première épicerie solidaire du Pays d’Uzès a ouvert ses portes à Saint-Siffret. Une installation provisoire avant d’intégrer un bâtiment tout neuf à l’été 2025 financé entièrement par la ville d’Uzès et la Communauté de communes.

Après avoir placé minutieusement chaque protagoniste et attendu que toute la presse locale soit réunie, Jean-Luc Chapon, maire historique d’Uzès depuis 41 ans, a lancé les hostilités. L’annonce de l’ouverture d’une épicerie solidaire en partenariat avec la Banque alimentaire (BA) du Gard. Cette dernière a ouvert ses portes ce vendredi dans un local de la cave coopérative de Saint-Siffret. Une occupation provisoire car la ville d’Uzès a décidé de construire un bâtiment neuf pour accueillir comme il se doit cette épicerie destinée aux ménages les plus pauvres.

Sur un terrain municipal, le maire a décidé de financer un bâtiment de 300 000 euros. Un lieu ouvert à tous les bénéficiaires du Pays d’Uzès. Ainsi, la Communauté de communes a décidé de financer 50 % du reste à charge et également de verser chaque année 6 000 euros pour l’achat de produits agricoles locaux. « Ce projet mené par la ville d’Uzès est unique en France. Vous pouvez chercher, il n’y a pas une commune qui s'engage de la sorte. Cela va donner l’exemple et réveiller les esprits des autres élus. Il faut considérer le social d’une autre manière», assure et salue Joseph Pronesti, président de la Banque alimentaire du Gard.

Faire ses courses pour 15 euros

L’association compte une vingtaine d’épiceries solidaires dans le département mais rares sont celles financées entièrement par une collectivité. Ce futur local de 90 m2 sera situé à côté du complexe sportif André-Rancel. Un lieu à la fois proche du centre-ville, facile d’accès et discret. En plus d’un bureau pour recevoir les familles en toute confidentialité et d’une salle d’attente, cet espace comprend une partie épicerie et une réserve ainsi que huit places de parking.

« Tout a été prévu pour que les familles rentrent une par une dans l’épicerie afin que les bénévoles puissent lier le contact et voir s’il n’y a pas des situations dramatiques cachées », explique Joseph Pronesti. Pour savoir si une personne peut bénéficier de cette aide, elle doit d’abord être enregistrée par l’un des trois CCAS (Centre communal d’action sociale) du territoire de l’Uzège. Cette épicerie permettra à un foyer dans le besoin de faire ses courses pour quatre personnes, pour une semaine, en dépensant en moyenne 15 euros. De quoi acheter des produits de première nécessité mais aussi des protéines et féculents.

« Beaucoup de retraités touchent que 800 euros par mois »

Dans un premier temps, l’épicerie sera ouverte chaque vendredi mais cela peut évoluer en fonction de l’affluence. Une salariée, résidente à Uzès, rémunérée par la BA sera présente en plus des bénévoles. Des prix très bas réservés à des familles en situation d’urgence alimentaire. Ainsi, pour s’assurer que cette aide revient à ceux qui en ont réellement besoin, la situation est réévaluée tous les trois à six mois. Également, certains produits plus chers ne sont pas disponibles à chaque passage pour permettre à tous d’en bénéficier.

Le permis a été déposé et après avoir sondé en direct ses services, le maire lâche : « Avant l’été, c’est jouable ! » Pour voir sortir de terre cet ouvrage. Dans un premier temps, c’est l’épicerie provisoire de Saint-Siffret qui va être inaugurée. Contrairement à l’étiquette qui lui colle à la peau, Uzès n’est pas qu’une ville de « riches ». Cette ouverture d’une épicerie solidaire en est l’exemple. « Pas qu’à Uzès, on se rend compte dans nos villages que des gens ont basculé dans la précarité et que l’on répond à une demande globale du territoire », confie Joseph Guardiola, vice-président à la CCPU délégué à l’Agriculture, qui a réalisé une étude sur la précarité sur l’ensemble du territoire.

« Beaucoup de retraités touchent que 800 euros par mois », souligne Jean-Luc Chapon qui compte également 660 logements sociaux dans sa commune. Un basculement dans la précarité lié principalement à la forte hausse du coût de l’énergie. « Ce projet va permettre à toutes les personnes qui n’osaient pas par dignité de sortir des sentiers battus », conclut Joseph Pronesti qui milite actuellement auprès du Département pour récupérer les produits non consommés dans les cantines des collèges.

La Maison des quartiers

Si Jean-Luc Chapon devait également évoquer en détail la future Maison des quartiers, il a finalement maintenu le suspense sur ce projet qui doit voir le jour dans le quartier des Mûriers. Un investissement proche des 300 000 euros dont la construction devrait démarrer en parallèle de l’épicerie solidaire. De quoi célébrer deux belles inaugurations courant 2025 à la fin du mandat actuel de Jean-Luc Chapon, qui n’est peut-être pas le dernier pour le maire âgé de 82 ans. 

Corentin Corger

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