Si le débat d'orientations budgétaire avait été plus ou moins refusé, qualifié de "vain" par les deux oppositions vauverdoises au maire, Jean Denat, lors du précédent conseil, les explications plus précises ont cette fois été données par les deux groupes lundi soir.

Pour Joëlle Cachia-Moreno, de Mon Parti c'est Vauvert, le compte une nouvelle fois n'y est pas. Trop d'impôts pour l'ex-adjointe aux finances, elle estime à 3,3 M€ supplémentaires l'augmentation fiscale en trois ans, dénonce la réduction d'effectif à la police municipale ou le service peau de chagrin de délivrance des passeports. Si la rénovation de la Rue de la République, même dans leur programme était indispensable, Mon Parti c'est Vauvert trouve la réalisation "manquée" avec "un axe de circulation trop petit".

Autre grief, la baisse du budget des festivités, notamment traditionnelles. "Aucun projet d'avenir ni structurant" pour l'opposition de droite. Joëlle Cachia-Moreno, qui est aussi vice-présidente de la CCPC rappelle en passant que le maire s'est vivement opposé à la mise en place de la taxe Gemapi. L'opposante s'est aussi insurgée contre la vente d'un terrain, anciennement réservé au projet de lycée qui a fait plouf, près de la gare et chemin du Moulin d'Estienne, à un particulier proche d'un ancien conseiller municipal. Non-constructible pour l'instant. Elle a souhaité avoir plus d'informations sur ce rapport, qui a du coup été retiré de l'ordre du jour. Le maire a déploré "le soupçon" qu'elle voulait donner à l'opération. "Il s'agit d'un terrain agricole, hors emprise du futur lycée et cette vente ne gênerait en rien le projet, s'il voit le jour", précise-t-on en mairie.

Peu d'efficacité économique et commerciale selon le FN

Pour Nicolas Meizonnet, du Front national, pas d'approbation non plus des comptes. Si le conseiller municipal et départemental reconnaît "que la situation financière de la commune s'est améliorée", le satisfecit a été bref et s'est vite converti en attaque politique directe. " Vous déplorez la fin des contrats aidés qui était absolument prévisible puisqu’on savait qu’ils n’apportaient aucune réponse structurelle à la précarité. Une mesure bien démago que nous dénoncions visant à faire baisser les chiffres du chômage par un gouvernement qui a échoué et dans laquelle les maires les plus clairvoyants ne se sont pas engouffrés. Ce qui hélas n’a pas été votre cas. " Le matin même, le maire avait encore reçu sept personnes en rupture de contrat et porte toujours une appréciation sociale sur la question.

Autres reproches : l'état des routes et la santé commerciale de la cité: "Les Vauverdois veulent des rues, en bon état. Bien avant un jardin Grégoire ou un Fit Park (...) Le développement de la ZAC « Côté Soleil » est à la peine et le centre-ville se désertifie à vitesse grand V." Le groupe FN a mis en avant la sécurité et le développement économique, qu'il juge peu efficaces sous la gestion Denat et a fustigé la politique de la Ville. Évidemment, pas de vote pour le budget 2018. Mélomane, la famille Meizonnet a aussi dénoncé l'organisation du festival de jazz, "une forme de culture respectable" selon le paternel d'extrême-droite. En pointant que si ce festival délégué à Jazz à Junas faisait effectivement venir un public extérieur à Vauvert, il ne s'adressait pas à la majorité du grand public vauverdois. La majorité municipale, elle, évoque la qualité de la programmation à venir, qui fait déjà des envieux alentour, comme les concerts délocalisés gratuits, en centre-ville ou au Scamandre.

F. G.