VAUVERT Retour sur la parcelle polémique
Retour sur la polémique de la parcelle chemin du Moulin-d'Etienne.
Rappelez-vous. Une parcelle mise en vente avait intéressé la maman d'un ancien conseiller municipal de la majorité. Rien d'exotique dans ce terrain inconstructible, situé de l'autre côté de la voie ferrée, à proximité d'un lotissement, chemin du Moulin-d'Étienne. La mairie avait cru bien faire en vendant le terrain 15 000 euros (soit 2,86€ /m2 suivant la recommandation des services de l'État) à une acheteuse qui voulait y faire paître ses animaux et s'était fait connaître en décembre 2017.
Las, la proximité de la famille avec l'association gérant la mosquée locale a créé des fantasmes et quelques bizarres dérives dans le quartier et les cafés. À la base, un questionnement légitime de la liste "Mon parti c'est Vauvert" (d'anciens élus de la majorité de droite pré-Denat), lors du conseil municipal du 26 février dernier. La liste s'interroge sur le manque de publicité donnée à la vente et flaire, à tort ou à raison, du favoritisme. Face aux questions de Joëlle Caccia-Moreno, le maire retire la délibération. Une pratique qui, contrairement à celle en cours à la CCPC, n'est pas habituelle à Vauvert. Des craintes infondées de construction d'une mosquée surgissent. Impossible puisque la parcelle est inconstructible, mais, trop tard, la rumeur gronde.
Abandon de la première acheteuse
Ce 3 mai, ladite parcelle revenait via une nouvelle délibération au conseil municipal. La première acheteuse, assez atteinte par la polémique, s'est depuis désistée. La parcelle a donc suivi le chemin d'une mise en vente publique, comme le souhaitaient les trois élus de "Mon parti c'est Vauvert".
"Le Maire a choisi d'aller au delà des obligations réglementaires de la commune en mettant en place, pour la vente de la parcelle A07 une procédure d'appel d'offres d'achat similaires à celles pratiquées en matière de marchés publics", lit-on dans la délibération. Une fois les offres diverses reçues, le maire a invité en avril les groupes d'opposition à participer à l'examen des offres (deux). C'est désormais une riveraine qui peut acheter le terrain pour la même somme soit 15 000 € et y faire paître des animaux, en l'occurrence, un âne et des chèvres.
Lors du débat qui a suivi la délibération, "Mon parti c'est Vauvert" s'est dit satisfait : "Vous avez pris en compte les observations de notre groupe et nous vous en remercions". Le groupe Front national a lui aussi exprimé sa satisfaction. Jean Denat reprend la parole pour fustiger la polémique "politicienne" et le "mouvement de panique engendré par certains comportements" qui a suivi cette délibération de février. "Retirer la délibération après vos remarques était une solution calme, appuie le maire. Je regrette que le lien social à Vauvert ait été perturbé ensuite, car vous avez jeté un doute sur cette opération strictement immobilière. Nous avons de notre côté peut être manqué de tact, mais votre agitation a provoqué un mouvement de panique."
Le maire fait allusion à la conférence de presse de l'opposition de droite, à ses lettres au préfet, ses formules "malheureuses. Certains se sont rejoué l'invasion des Sarrazins !", a lancé Jean Denat. La famille Meizonnet s'est dédouanée, mais a persisté : "ce dossier n'était pas clair, comme l'ont dit nos collègues. Si un autre membre du conseil avait démissionné et qu'un membre de sa famille avait voulu acheter un terrain ou un bien, on aurait posé les mêmes questions."
"Mon parti c'est Vauvert" reprend la parole pour dire qu'ils n'avaient pas affirmé de choses fausses en soulignant les liens familiaux de la première candidate. "Je reconnais un manque de tact au tout début de notre part pour ce dossier, répond Jean Denat. Je regrette qu'on en ait fait un enjeu politicien." La délibération de la vente de la parcelle a été adoptée, moins les trois abstentions de "Mon parti c'est Vauvert".
Autres dossiers : La ville met en vente un immeuble communal sis au 321 rue de la République, dont le rez-de-chaussée est loué à la Poste. Un acquéreur s'est porté candidat pour 270 000€ HT.
Une aire de parking de 13 places, dont l'entrée s'effectue par l'avenue Maurice-Privat est dénommée Parking José-Cardona. M. Cardona a été refugié politique espagnol et tailleur pendant des années à Vauvert, il a su partager sa triste expérience de déporté à Dachau.
Gallician : Une place Pierre-Aubanel sera inaugurée le 23 juin prochain, en hommage au célèbre manadier et photographe, qui conduisait souvent les abrivados locaux. L'espace public de 690 m2 aménagé récemment devant la maison Bourely aura enfin un nom.
Florence Genestier