Publié il y a 2 h - Mise à jour le 22.04.2025 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 32 fois

NÎMES Lucas Arruda dévoile son « Deserto-Modelo »

Lucas ARRUDA, Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2013, huile sur toile, 30 x 37 cm. Collection de l’artiste. © Lucas Arruda

Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2013, huile sur toile, 30 x 37 cm. Collection de l’artiste (Photo Lucas Arruda).

Manifestation organisée dans le cadre de la Saison du Brésil en France 2025 du 30 avril au 10 octobre à Carré d’Art, musée d’art contemporain.

Lucas ARRUDA, Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2013, huile sur toile, 30 x 37 cm. Collection de l’artiste. © Lucas Arruda
Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2013, huile sur toile, 30 x 37 cm. Collection de l’artiste (Photo Lucas Arruda).

Cette importante rétrospective d’œuvres de Lucas Arruda présente des peintures, des films et des installations de différentes périodes de sa carrière, dont certaines ont été produites spécifiquement pour l’occasion.

L’exposition, qui occupera tout l’étage des espaces temporaires, présentera les différents aspects de sa pratique. Arruda s’intéresse fondamentalement au paysage, à la pensée humaine et à l’expérimentation de notre capacité à vivre à travers la médiation de la lumière et du regard. Ses paysages existent au point de tension entre l’abstraction et la figuration, entre l’apparence et le vide.

Arruda a utilisé l’expression « Deserto-Modelo » un vers des poèmes de João Cabral de Melo Neto-pour unir ces éléments apparemment disparates de sa pratique, en l’invoquant comme titre de plusieurs de ses expositions ainsi que de peintures individuelles, comme pour signifier que le même processus, la même quête, ne cesse jamais d’être poursuivie.

Carré d'Art Nîmes 2023 (Photo Anthony Maurin)
Carré d'Art Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin)

Le désert est un lieu hors du temps, où l’on peut faire l’expérience de soi, opérer un voyage intérieur. Le tableau est là pour nous amener en quelque sorte au-delà du visible. À chaque regard, les expériences sont délimitées dans un processus de construction et de reconstruction de la mémoire, comme si la formulation des champs de couleurs touchait le corps immatériel des paysages temporels et des sensations vécues.

Dans ces œuvres, les couleurs ne sont pas faciles à définir et acquièrent une dimension cérébrale. Ce qui semble le plus important, c’est la relation des couleurs entre elles, plutôt que les couleurs elles-mêmes.

Lucas ARRUDA, Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2023, huile sur toile, 24 x 30 cm. Courtesy de l’artiste, David Zwirner and Mendes Wood DM. Photo Everton Ballardin. © Lucas Arruda
Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2023, huile sur toile, 24 x 30 cm. Courtesy de l’artiste, David Zwirner and Mendes Wood DM. Photo Everton Ballardin (Photo Lucas Arruda) • foto EVERTON BALLARDIN

Face aux peintures d’Arruda, on peut penser aux Impressionnistes, à Turner, à l’histoire de la peinture de paysages au Brésil ou Giorgio Morandi. Comme ce dernier, il utilise toujours la même structure tendant à l’abstraction et à une dimension métaphysique. L’absence de figures humaines invite à l’introspection et à la méditation en évitant toute narration.

Techniquement, son travail est une question de soustraction et d’ajout de matière. Dans les monochromes, des couches de peinture sont superposées sur une toile préparée, la lumière venant de l’arrière. Dans les paysages marins, la peinture est soustraite à l’aide d’un pinceau fin, laissant derrière elle de très fines couches de couleur et de lumière.

Lucas ARRUDA, Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2016. Courtesy de l’artiste, David Zwirner and Mendes Wood DM. Vue d’installation Photo Bruno Leão. © Lucas Arruda
Untitled (from the Deserto-Modelo series), 2016. Courtesy de l’artiste, David Zwirner and Mendes Wood DM. Vue d’installation Photo Bruno Leão (Photo Lucas Arruda).

L’exposition sera en écho à une présentation simultanée au musée d’Orsay (exposition Qu’importe le paysage, du 8 avril au 20 juillet 2025), au sein de la galerie impressionniste (niveau 5), où les œuvres de Lucas Arruda seront en dialogue avec les peintures de Monet, dans un rapport de grande complémentarité.

Anthony Maurin

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