Publié il y a 1 h - Mise à jour le 21.04.2025 - Propos recueillis par Abdel Samari - 5 min  - vu 138 fois

ARLES Jean-Michel Jalabert : "J'ai envie d'aller au-delà de 2026"

Jean-Michel Jalabert, le premier adjoint du maire d'Arles Patrick de Carolis devant les arènes.

- Photo AS / Objectif Gard & Arles

Bilan de l'action municipale, attractivité économique, insécurité, Feria de Pâques, municipales 2026, le premier adjoint de Patrick de Carolis n'élude aucun sujet.

Jean-Michel Jalabert, premier adjoint au maire d'Arles s'exprime dans les colonnes d'Objectif Gard & Arles sur les sujets d'actualité de la Ville. Et bien sûr du premier bilan de la Feria de Pâques à Arles. Interview.

Objectif Gard & Arles : Quel est le bilan de l'action municipale d’Arles ?

Jean-Michel Jalabert : Le terme qu'on emploie le plus, c'est qu'on a réparé cette ville. C'est-à-dire qu'on l'a relancée, on a repris beaucoup de choses et on l'a transformée par des travaux de voirie, d'aménagement, etc. Le centre-ville a changé, on a refait la place de la Cavalerie, l'entrée d'Arles, qui est sans doute l’un des plus beaux endroits de la ville. On a refait la place Wilson, on a refait le boulevard Victor Hugo qui va à la Tour Luma. N’oublions pas que nous avons trouvé une ville qui était dans un état presque laissé à l'abandon…

Avec quel moyen avez-vous pu réaliser tout cela ?

Nous avons négocié, lors de la première année de notre mandat, un contrat départemental historique où on a multiplié le montant de l'investissement du Département. Cela nous a permis de lancer de gros chantiers et d'investir massivement depuis cinq ans. Quand on croise les administrés, je peux vous dire qu’ils s’en rendent compte. Ils nous disent tous, on sait d'où vous êtes parti et on voit que la ville change. Toute l'ambition maintenant, c'est de continuer parce qu'on a parcouru 10 % du chemin.

"On est des hommes, on peut se tromper"

Vous, à titre personnel, comment vous avez vécu ce mandat ?

Il faudrait demander à ma famille, je pense qu'ils n'auraient pas la même analyse que moi. À titre personnel, c'est quelque chose d'épuisant, c'est quelque chose de stressant. Vous le savez, j’ai toujours été chef d'entreprise. Ce n'est pas du tout le même stress que l'on trouve dans un engagement municipal. Il y a des sollicitations qui sont quotidiennes et permanentes. Mais c'est passionnant. Après, à titre personnel, je ne pense pas qu'il y ait une décision que j'ai prise depuis cinq ans, auquel je ne croyais pas. Cela étant, on est des hommes, on peut se tromper. J’ai toujours agi avec sincérité.

Sur le plan économique, où sont les avancées ?

Nous avons avant tout essayé de "désaisonnaliser" Arles. On a une ville très culturelle, c’est extraordinaire pour une ville de 50 000 habitants. On organise un nombre d'événements qui est considérable, toujours par rapport à la taille de notre ville. Nous avons donc créé des événements hors saison. Prenons un exemple : on vient d'inaugurer la troisième édition du festival du dessin. Une manifestation formidable sur quatre semaines avec des expositions dans toute la ville. Et c'est quelque chose de tout à fait nouveau. On était la ville de la photographie avec les rencontres d'Arles, le festival de Cannes de la photographie, avec beaucoup de professionnels. Des fabricants, des artistes, qui viennent à Arles pendant cette période. On est donc la ville de la photographie. Là, on a ajouté ce volet-là sur le dessin. Parce que la volonté de Patrice de Carolis était de faire d'Arles la ville de l'image, mais de toutes les images.

"La corrida fait partie de notre vie"

La Feria de Pâques touche à sa fin. Cet événement a marqué le début de la saison taurine. Les corridas sont menacées ces dernières années par les anti-corridas. Comment assurer un avenir à nos traditions ?

On commence à poser la question de l'interdiction. La tauromachie espagnole en premier lieu. Mais derrière, ce sont les courses camarguaises qui suivront. On le voit, les opposants essaient de tuer nos traditions. Mais le cœur de la Feria, tout le monde le constate, ce sont les corridas. C'est ce qui légitime son existence. D’ailleurs, pour le 60ᵉ anniversaire de la Feria de Pâques, on a souhaité amplifier le volet transmission avec le lancement de la "Feria de los niños". C’est le meilleur moyen de faire perdurer nos traditions, de faire perdurer nos Ferias et de faire perdurer toute cette économie. Il faut que les enfants puissent apprendre cette culture, la découvrir. Et puis, ils auront leur libre arbitre.

L’interdiction pourrait concerner les moins de 16 ans…

Mais la corrida fait partie de notre vie. De notre ville, de notre territoire. C’est valable aussi pour les adultes aux Corrales de Gimeaux avec l’Espace Toros. Un lieu de médiation et d’histoire expliquée avec passion par José Caparros, une bible, une encyclopédie de la corrida. Pour avoir fait la première, c'était passionnant. Et unique en France. Mais la Feria, c'est à la fois ce qui se passe aux arènes et c'est tout ce qui se passe en dehors des arènes. En tant qu'élu en charge de l'économie, l’impact pour la ville d'Arles, c'est une retombée de 12 millions d'euros. C'est quelque chose de très important pour nos commerçants, pour nos restaurateurs, pour nos hôteliers et pour tous les acteurs économiques concernés.

"Quand on est arrivé aux affaires, il y avait 12 policiers municipaux"

Difficile de ne pas parler de la sécurité d’Arles, avec le récent règlement de compte dans la ville…

C'est dramatique déjà pour ce jeune homme, c'est dramatique pour sa famille. C’est ma première réaction, quelles que soient les circonstances. Toutes les villes en France sont confrontées à ce phénomène de violence sous fond de trafic de drogue. Y compris dans des villages, d'ailleurs. De notre point de vue, nous avons tenu nos engagements avec le recrutement de policiers municipaux. Quand on est arrivé aux affaires, il y avait 12 policiers municipaux. Bien trop peu pour une ville de 50 000 habitants. À la fin du mandat, on aura embauché 52 agents supplémentaires. Il va falloir quelques années encore pour arriver à notre objectif. Même si le nombre est important, moi, je voudrais insister sur les collaborations avec la gendarmerie, la police nationale. Sur les équipements de vidéosurveillance, on les a énormément multipliés sur la ville et on en rajoute chaque année. Mais la sécurité, c'est un problème de tous les jours. On n'est jamais à l'abri de ce qui s'est passé. Cependant, c'est vraiment un travail au quotidien et il ne faut pas relâcher nos efforts parce qu'on n'est jamais à l'abri d'un tel incident.

Le maire Patrick De Carolis n'a pas annoncé encore s'il était candidat pour un second mandat. Vous êtes son premier adjoint. Vous l’encouragez à y retourner ?

Je ne vais pas me prononcer sur sa déclaration de candidature. Ça lui appartient.

Mais est-ce que vous, personnellement, vous avez envie de continuer à vous investir pour la ville d'Arles ?

Je pense qu'avec le travail qu'on a fait depuis cinq ans, l'investissement, l'énergie, le temps, la passion…

Vous avez pris goût à la politique ?

Il n'y a pas un jour où je me demande pourquoi je fais ça, mais il n'y a pas un jour où je n'ai pas envie de continuer parce que j’ai envie d'aller au-delà de 2026.

Propos recueillis par Abdel Samari

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