ALÈS Le fils tue sa maman d'une quarantaine de coups de ciseaux : il est déclaré irresponsable de ses actes
Un habitant d'Alès a été récemment déclaré irresponsable pénalement par la cour d'appel de Nîmes. Il a tué, en février 2022, sa maman à Carpentras.
Une enquête pour « meurtre sur ascendant » était ouverte depuis février 2022. Un habitant de Saint-Christol-lès-Alès était au domicile de sa maman, originaire d'Alès, lorsqu'il l'a frappée à coups de ciseaux. Son fils était venu passer quelques jours chez elle dans le Vaucluse et cet homme, âgé de 40 ans, était connu pour plusieurs hospitalisations dans des établissement psychiatriques. Depuis l'agression mortelle de sa mère, il est hospitalisé d’office. La cour d'appel de Nîmes, en déclarant ces derniers jours son irresponsabilité pénale, ordonne aussi la poursuite de son "internement."
Ce quadragénaire avait déjà effectué six séjours psychiatriques en hospitalisation de 2011 à 2021 avec un diagnostic de troubles bipolaires graves, selon des indications fournies à l'audience de la chambre de l'instruction. D’ailleurs, le fils avait été hospitalisé plus brièvement à l'hôpital d'Alès du 17 au 22 décembre 2021, c'est-à-dire moins de deux mois avant son passage à l’acte meurtrier. Avant sa sortie de cet établissement de santé, il a eu une modification de son traitement psy...
« Des troubles avec cette particularité d’une phase de décompensation avec une humeur déréglée et des idées en dehors de la réalité", avait indiqué à l'audience l'expert judiciaire, le docteur Laurent Layet. « Il avait des idées de grandeur et un sentiment de persécution (...) Il reconnaît sans détour être à l’origine du décès violent de sa mère. Il y a un lien direct et évident entre le trouble de monsieur et le passage à l’acte », complète le psychiatre qui avait estimé qu'il y avait pour le quadragénaire une abolition du discernement et donc une irresponsabilité pénale.
À une question du président de la cour d’appel de Nîmes, Christophe Teissier, sur le fait que la maman soit visée, le médecin répond : « À ce moment-là, sa mère représentait un danger, pour lui il fallait s’en débarrasser car elle était le danger. » « Mais pourquoi sa maman, pourquoi ne pas s’en prendre à quelqu’un d’autre ? », relance le magistrat. « Les victimes sont des proches, il y a une proximité physique et affective », complète le docteur Layet.
Pour rappel, l’auteur des faits a frappé sa mère avec une paire de ciseaux, en lui infligeant une quarantaine de coups. Après ce déchaînement de violence, il a lui-même appelé la police, mais plus de 7 heures après les faits. "Qu’avez-vous fait pendant ce temps ?", lui demande le président Teissier. « Je suis resté dans le salon, j’avais peur que le diable se réveille, que ma famille vienne me tuer », répond le fils meurtrier qui ne sera donc jamais jugé à cause de ses troubles psychiatriques qui ont aboli son discernement.
Lorsque les secours sont arrivés sur place à Carpentras, il n’y avait plus rien à faire pour la retraitée « qui aimait par dessus tout sa famille », selon un conseil des parties civiles. Une victime qui était originaire d’Alès, mais qui vivait dans le Vaucluse depuis de nombreuses années.