AU PALAIS « C'est pas de chance, vous êtes contrôlée la seule fois en deux ans où vous conduisez », ironise la juge
Quand ça ne veut pas... Patricia, une femme de 50 ans qui s’était vue suspendre son permis de conduire en mai 2019, a été contrôlée pile le jour où elle a repris le volant !
Ce 27 décembre 2020, Patricia circule à hauteur de Saint-Florent-sur-Auzonnet quand les gendarmes la contrôlent. La quinquagénaire indique rapidement qu’elle est sous l’effet de la cocaïne, mais rassure les militaires en leur déclarant qu’elle est « en état de conduire ». Ces derniers s’aperçoivent aussi que la conductrice a son permis suspendu depuis mai 2019.
Jugée en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Alès ce jeudi 18 février, cette mère de famille, en récidive, présente clairement des signes d’une forte dépendance aux drogues qu’elle consomme, notamment à l’héroïne. Elle promet à la juge, Amandine Abegg, qu’elle va désormais « se tenir à carreau » et « ne plus faire de bêtises ». « Ce n’est pas ce que vous aviez déjà dit la dernière fois ? », interroge malicieusement la magistrate. Prise en faute, Patricia ne répond pas. La dernière fois, c’était le 27 novembre 2020, un mois jour pour jour avant le contrôle routier. Ce jour-là, elle était condamnée à 6 mois de prison pour une escroquerie envers des personnes âgées. Une peine qui aurait logiquement dû la faire réfléchir et l’inciter à ne pas commettre une nouvelle infraction en prenant le volant. « Mais c’était la première fois », indique Patricia. « Vous n’avez vraiment pas de chance. Vous êtes contrôlée la seule fois en deux ans où vous conduisez », ironise la présidente.
Le procureur, Jonathan Heurguier, prend le relais : « Elle a une addiction très forte à des drogues dures et le but n’est pas d’accabler madame. Mais elle a déjà 11 mois de détention au-dessus de sa tête et il faut faire en sorte qu’elle ne prenne plus le volant », dit-il avant de requérir 8 mois de prison avec mandat de dépôt. « La peine doit être axée sur le soin. Ma cliente n’a pas le profil d’une délinquante. Je vous demande de la clémence parce que ce n’est pas une jeunette de 20 ans qui peut supporter l’emprisonnement », plaide maître Betty Noël pour la défense. Après le délibéré, Patricia a été condamnée à un an de prison dont 8 mois avec sursis probatoire pendant 3 ans assorti d’une obligation de soins. Elle ne pourra pas non plus passer le permis pendant deux ans.
Tony Duret