AU PALAIS Michaël, mécano amateur car « les garagistes sont des escrocs » !
Même s'il s'y connait bien en mécanique, Michaël n’est pas garagiste. Cet homme de 36 ans propose néanmoins de dépanner ses amis en galère. Mais deux d’entre eux ne lui feront plus jamais confiance…
Michaël et Pascal se connaissent depuis leur plus tendre enfance. À la barre du tribunal correctionnel d’Alès, tous deux évoquent l’époque où ils faisaient du judo ensemble. Mais les souvenirs ont un goût amer depuis que Pascal accuse Michaël de lui avoir volé, dans son propre garage, sa caisse à outils et ses pièces de voiture. La rancœur est toujours aussi tenace lorsque Pascal se rappelle d’un autre épisode : « Un jour, je lui ai prêté mon véhicule qui fonctionnait impeccablement pour qu’il parte à la neige. Quand il est revenu, il m’a dit qu’il ne marchait plus. »
Nathalie, elle, ne connaît pas Michaël depuis l’enfance. Elle l’a rencontré par le biais d’une amie, lors d’une soirée karaoké. Au fil de leurs échanges, Nathalie lui raconte ses ennuis avec son moteur et ses difficultés à financer les réparations. Le mécano en herbe propose de s’en charger. Confiante, Nathalie lui donne un peu plus de 800€ mais ne verra jamais la couleur des travaux : « Je me suis faite avoir (…) Quand j’ai récupéré la voiture, en plus des problèmes de moteur, il manquait la batterie et la ceinture avait été arrachée. »
Face aux accusations, Michaël a (presque) réponse à tout. Chez Pascal, il est « juste venu récupérer des outils » qui appartenait à une tierce personne. Concernant à la boîte à outils de son ami, il ne l’a « pas volé » mais, nuance, il l’a « emprunté en sa présence. » Quant aux pièces enlevées sur le véhicule, même défense : c’était avec « l’autorisation du propriétaire. » Pour ce qui est de la voiture de Nathalie, le prévenu reconnaît ne pas avoir changé le moteur : « Je n’ai pas eu le temps. Mais j’ai rien gardé pour moi, j’ai pas fait de magouilles ! » Si l’on en croit sa version, il voulait « juste aider parce que les garagistes, c’est des escrocs. » Considérant qu’il en est un lui aussi, le vice-procureur de la République Sébastien Sider requiert quatre mois de prison. La décision sera rendue le 24 mai.
Élodie BOSCHET