AU PALAIS Des tweets et des injures à l'encontre des personnes homosexuelles
Un homme était au tribunal pour avoir relayé sur Twitter des insultes et menaces à l'encontre de personnes homosexuelles.
Un père de famille comparaissait ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour "provocation publique à la haine ou la violence en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité du genre par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique".
Concrètement, il est reproché à ce trentenaire converti à la religion musulmane et pratiquant, selon ses dires à l'audience, d'avoir diffusé des commentaires injurieux en raison de l'orientation sexuelle. C'est la préfecture du Gard qui a dénoncé les faits au procureur par le biais des services de sécurité et de surveillance.
Le prévenu indique notamment dans des discussions sur les réseaux sociaux : "La jurisprudence islamiste s'accorde sur le fait que l'homosexualité doit être punie de la peine de mort !" Et il énonce les méthodes à employer : "la lapidation, le jet depuis un point culminant, ou la mort par le feu", lit à l'audience le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jérôme Reynes, qui résume la procédure.
Un compte Twitter immédiatement dans le viseur des services de l'État. Ce jeudi, devant la juridiction répressive gardoise, le mis en cause évoque : "une mauvaise blague, j'ai voulu répondre à des commentaires sur les réseaux sociaux par de l'ironie", se défend cet agent immobilier gardois qui vit dans une commune de la périphérie de Nîmes.
"Dans ce genre de dossier, on évoque toujours l'ironie après, et en particulier lorsque l'on est au tribunal.... Mais pour moi il s'agit d'une défense qui sert à diminuer sa responsabilité car au moment du tweet l'intention était différente", estime le vice-procureur Arnaud Massip qui réclame 5 mois de prison avec sursis et une peine d'inéligibilité d'un an.
"Il s'agit d'un moyen de communication sournois, gratuit ou sur Internet le soir on pianote et on se sent à l'abri de tout ce qui peut être répréhensible", plaide pour le mis en cause, maître Jean-Philippe Galtier. "C'est la porte ouverte à tout et n'importe quoi et, dans ce cadre, à des propos totalement déplacés. Mais ici il faut rechercher la faute pénale et il n'y a pas dans ce dossier un appel à la haine de sa part vis-à-vis d'une communauté. Il ne fait que relayer des propos qu'il a lu ou trouvé sur Internet", affirme Maître Galtier qui réclame une relaxe en pointant une jurisprudence de la cour de cassation qui serait en faveur de son client. Le tribunal a décidé de mettre sa décision en délibéré dans une quinzaine de jours.