Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 27.06.2024 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 1829 fois

BEAUCAIRE Un crime sans corps, un suspect relâché... et du sang de chèvre

Photo B.DLC. Les policiers ont sondé les eaux du canal du petit rhône à Beaucaire pour essayer de retrouver des éléments concernant la disparition d'un homme depuis 2021. 

Un homme mis en examen dans une bien énigmatique affaire criminelle a été placé sous contrôle judiciaire il y a quelques jours après 11 mois de détention provisoire. Le corps de la victime n'a pas été retrouvé...

Meurtre ou disparition volontaire ? Pour la justice, il s'agit d'un dossier criminel d'enlèvement, de séquestration... avec le décès du disparu. Pourtant, pour l'instant, le corps de l'éventuelle victime, Allel, est introuvable.  

Dans les faits, c’est une vraie énigme judiciaire qui est proposée à la police marseillaise et à un juge d'instruction de Nîmes. Depuis mars 2022, les enquêteurs recherchent cet homme d'une quarantaine d'années, disparu depuis 2021. C'est un témoin anonyme de l’enlèvement qui a dénoncé aux policiers cette affaire criminelle sans corps. Un témoin qui révèle que deux hommes auraient enlevé Allel, pour le remettre à un certain Bernard, co-propriétaire d'un mas dans la plaine de Beaucaire. 

Allel est-il encore vivant ou bien a-t-il volontairement disparu? 

Un dossier avec deux paisibles retraités dans le rôle des suspects principaux. Ils ont été arrêtés en juin 2023 et incarcéré depuis. Si Bernard, le co-propriétaire du mas qui semble être au coeur du conflit, est toujours en détention provisoire, son "complice", Henri dit Kiki, 72 ans, défendu par maître Élodie Ginot et Cyril Malgras, vient de retrouver la liberté. Selon nos renseignements, la défense avait demandé une confrontation avec un homme, une confrontation à laquelle ce "témoin" n'a pas assisté. C'est suite à cet évènement que le juge d'instruction a décidé le contrôle judiciaire d'Henri. Ce dernier a même demandé il y a quelques semaines sa remise en examen qui a été rejetée par la chambre de l'instruction de Nîmes. Une affaire avec énormement d'incertitudes à ce stade. 

Un dossier pénal qui paraît s'engloutir près du canal de Beaucaire où des recherches ont été effectuées il y a quelques mois pour essayer de retrouver le corps d'Allel ou des éléments permettant de le retrouver. 

Le retraité mis en examen sous contrôle judiciaire après 11 mois d'incarcération

« Dans cette affaire, plus on avance et plus on recule. Plus l’enquête se poursuit et moins mon client est présent concernant les faits relatés par un témoin anonyme je précise », affirmait lors d'une audience de demande de remise en liberté devant la cour d'appel de Nîmes, maître Élodie Ginot. « Toutes les investigations depuis qu’il est en prison lui donne raison, et ce qu’avance le témoin anonyme s’écroule. De plus, le disparu s’était déjà volatilisé pendant plus d’un an avant de réapparaître », poursuit Me Ginot.

« Le disparu de Beaucaire avait l’habitude de ne pas donner de nouvelles. Sa sœur affirme, en procédure, qu’un jour il est parti chercher des cigarettes au tabac et qu’elle n’a plus eu de nouvelles de son frère pendant des années », a complété lors d’une autre audience de remise en liberté plus ancienne, le pénaliste Me Marc Roux qui défendait à l'époque Bernard, le second retraité mis en examen. C'est parce que Bernard n'aurait pas supporté que le mas qu'il partageait avec sa cousine puisse lui échapper lors de l'héritage, qu'il aurait fait disparaître Allel. C'est en tout cas la thèse des enquêteurs.

Car la septuagénaire Annette*, également propriétaire du domaine camarguais, était soupçonnée d'entretenir une relation avec Allel, une relation mal vécue par son cousin Bernard toujours selon des éléments recueillis en audience publique de la cour d'appel.  

Une mare de sang dans le salon… mais du sang de chèvre !

Un meurtre peut-être… mais avec bien peu de preuves, d’autant que les dernières analyses ADN qui devaient relancer l’affaire et « embastiller » définitivement les deux « complices » se concluent en eau de boudin. De grosses taches de sang avaient été retrouvées et révélées par du Luminol projeté par les techniciens en identification criminelle de la sûreté départementale de Marseille, dans le séjour de l’appartement de Bernard, 71 ans. Du sang révélé en quantité importante qui devait sceller définitivement la scène de crime imaginée par les enquêteurs marseillais. Mais il y a quelques mois patatras : les taches retrouvées proviennent d’animaux et non pas d’un humain. Il s’agit de sang de chèvre sur le canapé et sur le sol du séjour ! Des vêtements et chaussures retrouvés dans le canal du petit rhône qui longe le mas beaucairois n'ont pas à ce stade permis d'être reliés à cet énigmatique dossier criminel qui se poursuit.... 

*Le prénom de cette femme a été modifié

Boris De la Cruz

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