ÉDITORIAL Racket sur le chantier de l'école Léo Rousson : ça va durer longtemps ?
La situation risque de perdeure. Probablement longtemps en raison de la crainte qu'éprouvent des patrons qui n'osent pas porter plainte.
Une omerta. Désormais mise sur le devant la scène. Quelques entreprises de BTP qui interviennent sur des chantiers de rénovation urbaine dans des quartiers sensibles en France font l'objet de menaces de représailles ou de racket si elles n'utilisent pas les services de sécurité proposée par des mafieux issus de ces mêmes quartiers. L'affaire fait grand bruit depuis plusieurs semaines à Grenoble où ces entreprises subissent des demandes d'argent en échange de leur protection. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes mais n'ont rien donné pour le moment. Probablement à cause de la peur des patrons qui n'osent pas porter plainte. C'est malheureusement aussi le cas à Nîmes, dans le secteur du Clos d'Orville où le chantier de réhabilitation du groupe scolaire Léo-Rousson est touché par des voyous qui exigent des compensations financières pour travailler près de chez eux. Une école qui va être détruite et reconstruite pour accueillir probablement dans les meilleurs conditions des enfants ou des proches de ces mêmes délinquants. Un chantier qui va coûter la bagatelle de 10 millions d’euros financés par la ville de Nîmes et l'État dans le cadre du plan de rénovation urbaine. Dès le début du chantier, cet été, les entreprises ont constaté des dégradations d’engins. Alors, ces artisans ont dû débourser 40 000 euros pour acheter leur tranquillité. Et maintenant, c’est la Mairie de Nîmes qui va passer à la caisse jusqu’à la fin du chantier programmée en février 2025. La Fédération Ffrançaise du bâtiment a bien rencontré à ce sujet le préfet du Gard, mais rien ne bouge. Normal, pour enquêter, il faut un début. À savoir, au moins une plainte. Ce qui n'est toujours pas le cas. En attendant, on tourne en rond. Et les voyous se gavent...