FAIT DU SOIR Le procureur Rossi en état de récidive
On avait laissé Alexandre Rossi il y a un peu plus d’un an, auteur d’un livre intitulé "Chronique d’un procureur de la République". Il vient à nouveau de publier un ouvrage instructif et grand public sur la justice.
Après un long passage professionnel au parquet du tribunal de Nîmes, où il gérait notamment la permanence et les dossiers stupéfiants, puis au parquet général de la cour d’appel, Alexandre Rossi est depuis onze mois le procureur de Cahors (Lot). Ces derniers jours, ce spécialiste du droit pénal, récidive en publiant un second ouvrage "50 idées reçues sur la justice".
Un livre passionnant et instructif pour quiconque s’intéresse à la chose judiciaire. Il évoque les nombreuses idées reçues sur la justice et argumente chaque thématique avec sa vision de magistrat "attaché à la vulgarisation de l'institution judiciaire".
Des réponses se référant à des cas célèbres
Il répond à « Monsieur et Madame Tout-le-monde » en se référant à de célèbres affaires judiciaires. Il prend en exemple notamment le dossier Jacqueline Sauvage et essaie de réfléchir au rôle du président de la République qui pourrait gracier ou amnistier qui il veut, selon une idée reçue. Cette femme a été reconnue coupable du meurtre de son mari violent. Elle avait écopé de 10 ans de réclusion criminelle pour lui avoir tiré trois coups de fusil dans le dos. Le président Hollande l’avait graciée en 2016.
C’est pendant le confinement qu’Alexandre Rossi a pris la plume pour répondre notamment à l’une des interrogations du moment : la justice a-t-elle déserté lors de la grande crise liée au covid ? Régulièrement cette question s'invitait sur le devant de la scène, avec notamment des avocats qui avaient publié une tribune, soulignant que les magistrats étaient introuvables durant cette période et que les jugements n’étaient pas rendus. L’écrivain développe sur le « plus grand crime que pourrait commettre un juge » celui de ne pas rendre la justice, « c’est-à-dire à se rendre coupable d’un déni de justice ».
La justice est-elle laxiste?
Mais d’autres questions sont abordées dans ce livre grand public : ''La justice est-elle laxiste ?'', ''L’aveu est la reine des preuves'', ou encore ''L’alerte enlèvement ne sert à rien'' et ''Les contrôles d’identité en France ne sont pas du tout encadrés et favorisent les contrôles au faciès''. En consultant le livre du procureur Rossi, les bases élémentaires du droit s’ouvrent à tous, dans un vocabulaire accessible. Les principales interrogations trouvent des réponses.
« Ce livre est né de discussions avec des proches qui se posent des questions ou de personnes rencontrées à la suite d’audiences », souligne le procureur qui anime aussi un compte Twitter dédié à la communication de son parquet. Tiens une autre allégation justement : "Un magistrat ne peut en aucun cas communiquer, surtout sur les réseaux sociaux". Vous pensez connaître la réponse ? Attention, il y a des pièges ! Pour être certain de connaître la réponse, vous pouvez vous plongez dans les pages du procureur-écrivain.
50 idées reçues sur la justice d’Alexandre Rossi, aux éditions Enrick B Éditions, 16,90 euros.