GARD Disparition de Sihem, 18 ans : les précisions de la procureure de Nîmes
C'est le pôle criminel de Nîmes qui devient compétent pour traiter le dossier "d'enlèvement" et "séquestration" de la jeune Sihem, 18 ans, à La Grand'Combe. Cette lycéenne a disparu mercredi dernier et n'a plus donné signe de vie depuis. La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, apporte des précisions par communiqué. Des propos que nous publions en intégralité afin que chacun puisse connaître les éléments officiels dévoilés ce mercredi après-midi par la justice, et ainsi faire taire les nombreuses rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux.
Sans aucune nouvelle de la jeune femme depuis une semaine
"Le 26/01/2023, le père d’une jeune fille majeure se prénommant Sihem se présentait au commissariat de police d’Alès pour y signaler la disparition inquiétante de sa fille depuis minuit. La brigade de gendarmerie de La Grand'Combe dans le Gard -30 -, dont dépendait son domicile, prenait rapidement le relai. Les investigations laissaient apparaître que la jeune fille avait pour la dernière fois communiqué avec des amis aux alentours de minuit et qu’elle s’apprêtait à sortir de son lieu de domicile, probablement pour rejoindre une personne de sa connaissance", résume dans un communiqué envoyé à la presse la procureure de Nîmes, Cécile Gensac.
Deux personnes encore en garde à vue
"Elle ne donnait depuis aucune trace de vie. Des éléments pouvaient laisser penser à une disparition en lien avec des faits visant à obtenir des fonds. Une enquête était ouverte par le procureur de la République d’Alès, compétent à raison du lieu des faits, du chef de disparition inquiétante dans un premier temps puis du chef d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d'otage pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition, avant que la procédure d’enquête de flagrance ne soit transférée au pôle criminel du tribunal judiciaire de Nîmes. La procureure de la République de Nîmes faisait poursuivre les investigations diligentées en co-saisine par le groupement de gendarmerie du Gard et la section de recherches. À ce jour, deux personnes, un homme et une femme, sont actuellement placées en garde à vue. L’homme est interrogé sur une participation à la disparition, tandis que la femme pourrait détenir des informations permettant de localiser la jeune fille, ou à tout le moins de faire avancer les investigations. Elle est entendue du chef de non-assistance à personne en danger", ajoute la patronne du parquet de Nîmes.
Le gardé à vue devait comparaître aujourd'hui dans un autre dossier criminel
"Sans préjuger de la culpabilité des gardés à vue à ce stade des investigations, il y a lieu de confirmer que l’homme déjà connu des services de justice devait comparaître ce jour dans le cadre d’un procès aux assises pour des faits qualifiés crime de vol avec usage d’une arme. Il avait fait l’objet d’une détention provisoire. L’affaire a fait ce jour l’objet d’un renvoi à une audience ultérieure compte tenu de son placement en garde à vue. Déjà condamné à plusieurs reprises, il a purgé l’intégralité des peines prononcées à son encontre. Les gardes à vue ont fait l’objet d’une prolongation et s’achèveront jeudi 2 février 2023 au terme des 48 heures légales. L’ouverture d’une information judiciaire est envisagée jeudi après 12h00 dernier délai", complète la procureure Gensac.
Priorité pour retrouver Sihem
"Les investigations se poursuivront alors sous le contrôle et la direction d’un magistrat instructeur. La priorité reste à ce jour la recherche de la personne disparue. D’importants moyens ont été engagés par la gendarmerie, laquelle a procédé à des survols en hélicoptères et a recouru à l’assistance de chiens pisteurs, outre diverses perquisitions. Une cellule spécialisée a été constituée à la brigade de La Grand'Combe. Une unité de surveillance spécialisée en provenance de Montpellier a également été mobilisée", ajoute la représentante du parquet de Nîmes.
La famille de la victime reçue ce mercredi par la procureure
"Toute personne détenant des informations même minimes permettant de retrouver Sihem est appelée à prendre attache avec la gendarmerie. Une libération avant le 7° jour accompli, soit avant cette nuit 0h00 est susceptible de disqualifier les faits criminels de séquestration en faits de nature délictuelle moins sévèrement punis. La famille de la victime, représentée par trois membres proches, a été ce matin reçue par la procureure de la République tandis qu’un mouvement de soutien à Sihem était organisé par son entourage devant les marches du palais de justice. Il leur a été confirmé que tous les moyens étaient mis en œuvre afin de tenter de retrouver au plus vite leur sœur et cousine", conclut la procureure Cécile Gensac.