GARD Le chauffard ivre et sans permis écope de la peine maximale : "Mon mari est mort, il venait de fêter ses 30 ans"
La cour d'appel de Nîmes a confirmé ce mardi matin la peine infligée par le tribunal correctionnel de Nîmes en février dernier.
Dix ans avec une période de sûreté des 2/3. La cour d'appel correctionnelle de Nîmes a infligé et confirmé la peine maximale, ce mardi 11 juin 2024, pour un "homicide involontaire par conducteur". Le prévenu est un chauffard qui, le 3 janvier 2023 vers 21 heures, a percuté une voiture sur la RN 113 à Milhaud.
Un prof d'histoire décède, il sauve son épouse
Dans le véhicule Seat, "une belle personne", un professeur d'histoire du collège "La Garriguette" à Vergèze qui roule normalement. "Il était venu me chercher à la gare de Nîmes et nous repartions chez nous", raconte ce matin à la barre de la cour d'appel la veuve du conducteur. "Lorsque j'ai vu surgir une autre voiture de nulle part, même si je ne sais pas conduire, j'ai compris le grand danger. Vous nous avez condamné monsieur", précise cette dame en regardant celui qui "a brisé ma vie", poursuit-elle.
Un prévenu qui est détenu depuis sa condamnation il y a quatre mois devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Il a fait appel. "Vous estimez avoir une condamnation trop lourde, mais moi je suis condamnée à perpétuité", poursuit la veuve. "Pour m'épargner la vie, il a eu un réflexe mon mari a dévié sa trajectoire", poursuit l'épouse qui va perdre conscience suite au choc. "J'ai perdu connaissance, j'étais blessée. Lorsque je me suis réveillée, il ne bougeait plus. Mon mari est mort, il venait de fêter ses 30 ans", poursuit cette dame alors que l'émotion est palpable dans la salle d'audience.
Il n'avait plus de permis depuis 11 ans
Face à ce couple sans histoire, le chauffard a dévié le soir des faits sa trajectoire pour mordre dans la voie opposée. Un conducteur à l'origine de l'accident qui n'avait plus de permis de conduire depuis 2012. Un "fou du volant" déjà condamné six fois pour des délits routiers notamment des conduites sans permis ou sous l'emprise d'alcool.
Grégory, professeur d'histoire qui était revenu vivre dans le Gard après des années d'exercice en région parisienne ne se réveillera pas du choc. Il est décédé ce 3 janvier à 21h35. Des centaines de professeurs, d'amis, d'élèves ont envoyé à la famille des poèmes, des mots d'une grande douceur. "Grégory était une très belle personne", plaident maître Rémy Nougier et Valérie Devèze pour la famille partie civile.
Malgré ses excuses renouvelées auprès de la famille, la cour d'appel de Nîmes a confirmé le jugement de première instance. Le mis en cause est condamné à 10 ans, avec une période de sûreté des 2/3. Au collège de Vergèze, une stèle a été érigée à la mémoire de Grégory.