GARD Le "tonton" condamné à 8 ans de prison pour des abus sexuels sur des enfants
Un homme était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour des actes d'agressions sexuelles sur des enfants, des faits survenus dans son entourage familial.
"Vous changez totalement de version monsieur", fait remarquer le président du tribunal correctionnel de Nîmes. Le prévenu, âgé de 52 ans, était jusqu'alors inconnu de la justice jusqu'à cette procédure pénale. En détention provisoire depuis un an, ce père de famille nie avoir abusé sexuellement de sa nièce et de sa filleule. Pourtant tout accuse cet employé de travaux public.
S'il se retrouve devant le tribunal, c'est suite au courage de sa nièce, aujourd'hui âgé de 21 ans, qui a poussé la porte de la gendarmerie en mai 2021 en dénonçant son oncle pour des faits qu'elle a subis entre 5 ans et 10 ans. Des abus sexuels "de la part d'un oncle" qu'elle n'a pas révélé pour "ne pas fracasser la famille", souligne avec émotion maître Hélène Mordacq qui défend les parties civiles avec maître Audrey Tralongo.
Lorsque les enquêteurs arrêtent celui qui a été qualifié quelques minutes plus tôt "de gendre idéal", il avance dans les aveux... En expliquant qu'il allait sur des sites Internet car "j'aime le corps des enfants", dit-il, alors que le président du tribunal lit ses déclarations durant sa garde à vue. Un homme qui ne donnera pas les codes de d'accès de son portable... Et pour cause, il contenait 2 641 photos et vidéos à caractère pédopornographique.
"Je reconnais une partie des faits, des photos mais je ne voulais pas les télécharger. Je téléchargeais des films et de la musique et il y avait ces images", se défend maladroitement dans le box le quinquagénaire. "Vous revenez totalement sur vos déclarations", coupe le président Reynes.
"Vous avez téléchargé des vidéos et photos pédopornograhiques appelées la collection complète de photos extrêmes de petites filles. Des vidéos de sexe, d'enfants de 5 ans à 13 ans", résume le magistrat.
"Vous étiez en permanence sur votre ordinateur sur des sites pédopornographiques. Au moins une fois par jour et deux à trois heures par jour", ajoute le président Jérôme Reynes.
"Vous avez cherché ces photos, ces vidéos, vous avez cherché ça pour le plaisir car vous trouvez que c'est beau un enfant nu. Vous l'avez dit monsieur, il ne s'agit que de vos déclarations devant les enquêteurs", estime le procureur David Malicot qui démonte la thèse des téléchargements involontaires.
Un vidéo retrouvée sur son portable s'intitule "fille de 12 ans suce son oncle"... "Vous avez cherché cette vidéo", complète le représentant du parquet de Nîmes. "Aujourd'hui vous changez de position sur des choses que vous aviez reconnu initialement".
Lr prévenu fait aussi face à une expertise psychiatrique évoquant "une dangerosité criminologique certaine".
"Il est sur la voie de la reconnaissance. Il a une famille, un travail, et il a des soins psychologiques. Il n'a pas de casier judiciaire à ce jour, vous devez en tenir compte", souligne maître Sophie Meynadier pour le prévenu.
Le tribunal a suivi les réquisitions et a condamné, ce jeudi 23 novembre, le tonton à 8 ans de prison assorti d'un maintien en détention. Il a de plus un suivi socio-judiciaire de 7 ans, s'il ne le respecte pas il aura deux années de prison de plus sur sa tête. Il lui est interdit définitivement d'approcher un enfant dans le cadre professionnel ou bénévole et se retrouve inscrit au ficher des délinquants sexuels.