GARD Les mules "bourrées" de cocaïne livraient le militaire de Garons
Il est mis en examen depuis un an dans cet important trafic de stupéfiants et souhaite retrouver la liberté pour s'occuper de sa famille et reprendre son activité de mlilitaire à Garons !
Sur les épaules de ce militaire pèsent un trafic structuré de cocaïne. Les gendarmes de la section de recherches de Nîmes travaillent depuis plus de deux ans sur cet imposant réseau qui fait venir la drogue de Guyane par l'intermédiaire de mules. Des jeunes qui n'hésitent pas à ingurgiter la cocaïne malgré le danger, et la transporter à la place des têtes de réseau dans des valises. La métropole est la destination finale du produit illicite avec, dans le dossier gardois, des mules qui arrivent dans un aéroport parisien avant d'être acheminées sous étroite surveillance vers la région de Nîmes.
Le militaire revend la cocaïne à 28 000 euros
Ces mules sont accompagnées d'une garde rapprochée permanente. Elles prennent ensuite le TGV pour se rendre aux abords de Nîmes au domicile d'un couple... L'homme réceptionne la marchandise avant de la revendre à deux autres intermédiaires. Ce militaire en détention depuis un an "revendait la cocaïne à 28 000 euros le kilos", résument les magistrats de la chambre d'instruction de Nîmes qui doivent examiner, ce mercredi 7 juin, la demande de remise en liberté du mis en cause. Car devant la cour d'appel, le militaire, déja condamné en 2009 à Bordeaux pour des "violences avec arme" et des "dégradations", souhaite retrouver la liberté et sa vie d'avant. Il est à l'isolement car, selon lui, il aurait fourni des renseignements capitaux aux enquêteurs et que les autres mis en cause lui en tiennent rigueur. Une version remise en cause par l'avocat général, Dominique Sié, qui n'a pas la même lecture de la procédure : "Il reconnaît mais de façon très minimaliste dans un dossier particulièrement lucratif", estime le représentant du parquet général qui s'oppose à un élargissement pour le militaire. "Il est à l'isolement par rapport à des violences sur une personne dont il pensait qu'elle était à l'origine de sa détention. Et puis c'est un dossier qui vit encore avec des mises en examen très récentes"... Le maintien en détention est donc nécessaire pour le parquet général qui veut éviter le moindre contact entre les protagonistes et aussi d'éventuelles pressions.
Le père de famille trentenaire prend la parole : "Je veux m'excuser pour tout ça, j'ai fait une connerie et je ne cherche par à minimiser. J'ai tout dit aux enquêteurs." La section de recherches avait retrouvé, lors de la persquisition de sa villa, 3 kilos de cocaïne. D'autres personnes sont mises en examen dans ce dossier, dont un retraité agriculteur qui avait entamé une "seconde carrière" dans les stupéfiants en achetant la cocaïne au militaire pour ensuite la revendre à des clients. L'épouse du militaire est également concernée par cette enquête.
Un militaire exemplaire selon son avocate
"Jusqu'à son interpellation, c'était un militaire exemplaire. Il a collaboré avec l'autorité judiciaire et il a un contrat sur sa tête à cause de ça", souligne son conseil, Maître Wafae Ezzaïtab. "Tant qu'il n'a pas été définitivement condamné, il est militaire sous contrat et peut reprendre son activité. De plus, il a deux enfants et une épouse qu'il ne voit pas", essaie de convaincre l'avocate nîmoise.
La cour d'appel de Nîmes a rendu sa décision ce jeudi après-midi et a décidé de laisser le militaire en détention provisoire.