GARD Syndrome du bébé secoué : la maman d'un nourrisson devant la justice
La mère de famille a écopé d'une sanction intégralement assortie d'un sursis probatoire.
Elle a d'abord évoqué des ventouses placées à la naissance sur son bébé pour expliquer les traces sur le corps. Puis, elle a incriminé d'autres personnes, notamment son compagnon. Avant de reconnaître les faits de "violence suivie d'incapacité supérieure à 8 jours" sur son bébé. Cette maman ne supportait pas les pleurs de son enfant. "Je n'arrivais pas à le calmer", déclare-t-elle cette semaine à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes.
Âgée de 31 ans, cette femme a donné "des détails précis qui correspondent aux constatations", selon le président du tribunal, Jérôme Reynes. Avant de revenir sur ses déclarations et d'indiquer qu'il s'agissait peut-être de ventouse... Une théorie battue en brèche par le docteur Benslima, le légiste, qui a expliqué de façon catégorique qu'il s'agissait du syndrome du bébé secoué sur un bébé de un mois et demi au moment des faits, avec plusieurs épisodes agressifs. La maman a finalement avoué : "J'ai serré son corps entre mes doigts très forts, j'ai senti que ses côtes craquaient !"
Un enfant qui sera finalement hospitalisé, puis soigné, sans savoir à ce stade et près de deux ans après les faits s'il y aura des conséquences médicales. "Il y a la gravité des faits et la répétition des faits dans le temps, même si aujourd'hui il y a une prise de conscience", plaide pour la structure qui s'occupe du petit garçon maître Laure Mattler.
"Il faut quand même bien avoir en tête qu'un nourrisson sur dix victime du syndrome du bébé secoué décède, et trois sur quatre ont des séquelles graves sur le long terme", enchaîne la procureure Estelle Meyer.
"C'est un dossier d'une grande complexité humaine", estime le bâtonnier Patrick Gontard pour la maman prévenue. "La culpabilité est totalement acquise, reste la réponse pénale. Cette femme est dans la souffrance, mais elle aime son enfant", estime le pénaliste vauclusien qui parvient à obtenir une condamnation sans peine ferme. La mère de famille écope de 3 ans avec un sursis probatoire.