GARD Une balle traverse la baie vitrée : le chasseur relaxé
Le chasseur septuagénaire a bénéficié d'une relaxe au bénéfice du doute devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
Dans le rôle du prévenu il y a un homme de 77 ans jusque là inconnu de la Justice. Il est renvoyé, ce mardi 10 décembre, devant le tribunal correctionnel de Nîmes présidé par Jérôme Reynes, pour "mise en danger de la vie d'autrui avec un risque immédiat de mort ou d'infirmité par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité". Pour résumer le chasseur n'aurait pas appliqué les règles élémentaires de prudence lors d'une battue.
Ce samedi 1 octobre 2022 à Saint-Michel-d'Euzet, une balle a terminé sa course dans une habitation en fracassant la baie vitrée à hauteur d'homme. Il n'y a pas eu de blessé, mais le septuagénaire soupçonné d'être le tireur devait rendre des comptes hier à la justice pénale. Une balle qui va créer un trou de 7 centimètres de diamètre. Au départ bien sûr c'est un sanglier qui était dans le viseur des fines gâchettes. Une première balle est tirée, elle blesse l'animal qui poursuit sa route. Une autre balle tuera l'animal, mais un homme qui était sur un poste en hauteur va lui rater sa cible. C'est cette mauvaise trajectoire qui va impacter la baie vitrée. "L'hypothèse est que vous avez manqué le sanglier mais que votre balle va finir dans la baie vitrée", résume à l'audience le président du tribunal. Sauf que d'autres chasseurs étaient présents lors de cette battue, mais aussi dans le versant opposé de la montagne laissant supposer que la balle pourrait provenir d'une autre arme que celle détenue par le mis en cause.
"Le chasseur doit prendre les dispositions de sécurité". "On ne doit pas tirer face à une habitation ou une route". " De plus il y a un second impact dans un bas de porte". "Depuis cette dame avec ses enfants ont déménagé suite aux conséquences morales", complète le conseil des parties civiles.
" Il a dans son axe des habitations, le site n'est pas sécurisé", reprend le procureur de la réqpublique qui souhaite condamnation pour le prévenu. Il demande une peine d'amende mais aussi une interdiction de détenir une arme pour le chasseur.
C'est ensuite au tour de Maître Jérôme Arnal d'entrer en scène. Il démonte l'enquête en trouvant "cette procédure particulièrement sévère pour un homme de 77 ans qui n'a jamais été condamné". "C'est dégradant". "D'abord de là où il se trouve il ne voit pas les habitations, ensuite il est impossible avec les indications fournies lors des investigations de déterminer l'exacte trajectoire de la balle". " Lorsque l'on a la certitude rien on relaxe", poursuit Maître Arnal qui obtient gain de cause quelques instants plus tard. Le tribunal a blanchi le chasseur au bénéfice du doute.