JUSTICE Il utilise son cousin comme nourrice pour cacher sa drogue
Jugés ce mardi 7 mai, deux hommes sont poursuivis pour "transport, offre, détention de stupéfiant et association de malfaiteurs". Chez l’un, 13,5 kg de résine de cannabis est retrouvé.
Le 21 mars dernier, la police est appelée par un habitant du Chemin-Bas d’Avignon à Nîmes. Une Audi A3 avec une plaque d'immatriculation Suisse roulent à vive allure dans le quartier. À bord, un trentenaire et son jeune cousin. Dans la foulée, ils se font interpeller par les forces de l’ordre. Le plus âgé jette au sol une savonnette de 100 g de résine de cannabis qui sera retrouvée par les enquêteurs.
Durant l’enquête, une perquisition est faite à leur domicile respectif. Une trouvaille est faite chez le plus jeune au casier judiciaire vierge : 13 blocs de 10 savonnettes de stupéfiants sont retrouvés. Un total de 13,5 kg de résine de cannabis. Le prévenu de 22 ans explique au tribunal, voix tremblante : “Il m’a appelé puis m’a demandé de garder des affaires. J’ai accepté mais j’ignorais totalement le contenu”.
“Vous utilisiez votre cousin par alliance comme nourrice”, s’exclame le président du tribunal en direction du prévenu de 36 ans. Avec huit mentions à son casier judiciaire, le trentenaire affirme : “Depuis deux mois une personne m’a remis ces stupéfiants et je devais le garder en échange de 1 000€. Je ne savais plus quoi en faire donc j’ai demandé à mon cousin de le garder”.
Un argument difficile à croire pour le tribunal. La valeur marchande haute de ces produits est estimée à 130 000€. De plus, les enquêteurs sont persuadés que le trentenaire apportait un échantillon chez un client pour vendre l’ensemble de son stock. L’homme se justifie : “J'avais rendez-vous ce soir-là avec un ami à mon frère pour qu’il lui fasse passer la drogue en prison”.
Le procureur de la République donne ces réquisitions : “J’ai beaucoup d’émotion quand je pense aux personnes qui habitent au Chemin-Bas, à Pissevin ou bien à Valdegour. Je pense à eux car ils ne peuvent surement pas déménager mais subissent au quotidien le trafic de stupéfiant qui fait des morts. Pour le plus jeune, je demande deux ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire et une incarcération immédiate. Pour le plus âgé, je demande cinq ans de prison et un maintien en détention."
Le tribunal condamne le prévenu de 22 ans à 24 mois de sursis simple, il est relaxé sur l’association de malfaiteur et le transport de stupéfiant. L’homme de 36 ans écope de trois de prison et un maintien en détention. La voiture Audi est saisie.