Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 29.02.2024 - Lïana Delgado - 2 min  - vu 1414 fois

JUSTICE L'ADN relie deux sacs de drogue... mais un seul homme

drogue stupéfiant
Photo de Gras Grun

L’ADN d’un homme de 24 ans a été retrouvé sur un sac contenant 9,780 kilos de résine de cannabis et un autre contenant 1,2 kilos de stupéfiants. Ce 29 février, le prévenu était jugé devant le tribunal de Nîmes.  

Le 8 novembre 2023, la police a retrouvé 9,780 kilos de résine de cannabis dans un sac de sport dans la cave d’un bâtiment avenue de la Costière, à Vauvert. La valeur marchande représente 73 500 €. Puis, l’affaire a été liée à un autre sac retrouvé le 20 octobre 2023. Celui-ci contenait 1,2 kilos de stupéfiants. L’ADN d’un jeune homme de 24 ans a été retrouvé sur ces deux découvertes. Le prévenu explique au tribunal de Nîmes : “J’ai découvert le sac dans la cave, j’ai été curieux donc je l’ai ouvert. Puis, je l'ai fermé mais je n’ai rien pris car je ne voulais pas avoir d'ennuis”.

Le président le questionne : “Dès votre première audition, vous parlez de ce sac dans votre cave. Comment saviez-vous que vous étiez convoqué pour cette raison ? Et comment saviez-vous que le sac avait été retrouvé s’il ne vous appartenait pas ?” Le jeune homme répond : “Je n’ai jamais touché de stupéfiants et cette histoire m’a marqué donc j’étais sûr que c’était à ce sujet. Puis tout le monde a su que ce sac avait été retrouvé dans le quartier, Objectif Gard avait fait un article !”

Lors de sa garde à vue, l’homme a donné directement son téléphone et les codes d'accès avec. Très peu de contacts et d’échange ont été retrouvés dessus. Une capture d’écran a retenu l’attention des enquêteurs : une discussion suspecte entre le prévenu et son frère. Celui-ci lui donnait des conseils pour ses auditions, “si tu leur dis ça, ça passera”. Durant l’audience, un juge intervient : “Votre frère est en prison pour une affaire de stupéfiants et c’est lui qui vous conseille !”

Malgré cinq condamnations à son casier judiciaire, aucune ne concerne la drogue. Récemment, l’homme a déménagé avec sa compagne à Saint-Gilles. “C’est moi qui ai souhaité quitter Vauvert. C’est un rêve d’être parti", affirme-t-il. En pleine reconstruction professionnelle, le prévenu monte son auto-entreprise de pâtisserie.

Le procureur de la République intervient : “Le seul ADN identifié est celui de monsieur. Il n’y a aucune raison de le croire. Puis, les messages avec son frère qui est détenu à cause du stupéfiant, c'est très suspect. Monsieur était déjà préparé à répondre aux questions des enquêteurs, il connaît les enjeux. Puis, rien n'apparaît dans ce téléphone, les dernières conversations datent du 20 février 2024. Je demande deux ans de prison avec un mandat de dépôt pour éviter la réitération.”

Maître Florian Medico plaide pour le prévenu : “Vous ne croyez pas ce qu’il vous démontre. Si on considère que monsieur a préparé sa défense, vous pensez réellement qu’il va avouer aux enquêteurs qu’il consommait du stupéfiant ? Vous pensez qu’il va donner son téléphone sans problème puis qu’il va assumer directement les messages avec son frère ? Il vous dit tout, il ne vous cache rien. Et durant la perquisition à son domicile, rien n'a été retrouvé, pas d’argent, pas de stupéfiant ! On ne trouve rien, donc il n'y a rien.”

Une logique qui n'a pas été validée par le tribunal de Nîmes. Le lecteur d'Objectif Gard est condamné à un an de bracelet électronique, une interdiction de se rendre à Vauvert pendant trois ans et une obligation de soin et de travail.

Lïana Delgado

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