Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.10.2023 - Tony Duret - 2 min  - vu 2077 fois

JUSTICE L’embrouille familiale se termine par des coups de feu

Dans la soirée du 19 avril, à Saint-Christol-les-Alès, un différend entre plusieurs membres d’une même famille dégénère. Des coups de feu retentissent. Problème : personne n’aurait tiré !

Ce vendredi 20 octobre, le tribunal correctionnel d’Alès a tenté de démêler le vrai du faux dans une affaire familiale. Pas forcément évident car deux versions s’opposent catégoriquement. D’un côté, les victimes, deux frères de 17 et 20 ans au moment des faits, accusent leur cousin et le père de celui-ci. À la barre du tribunal, il n’y a qu’un prévenu, Sébastien, le cousin en question âgé de 48 ans, jugé pour « violences avec usage d’une arme ». Ce qu’il nie en partie.

« Ils étaient devant chez mon père, ils l’ont pris à partie, j’ai entendu des menaces de mort. Mais moi, ils m’impressionnent, les deux personnages font 1,90m pour 100kg, c’est des petits voyous. Comme il fallait que j’intervienne pour défendre mon père, mais que j’avais peur, j’ai pris une arme, qui est en réalité un jouet de mon fils. Et j’ai visé en l’air », explique le quadragénaire à la présidente Mathilde Pages. Comme il s’agissait d’un jouet, l’accusé dit ne pas avoir tiré, ni visé ses jeunes cousins. Pourtant, dans la procédure, les deux frères assurent avoir entendu plusieurs détonations. À tel point que le plus jeune, paniqué, a pris la fuite. L’autre a aussitôt prévenu la police. « Ce sont bien eux les victimes, recadre maître Euria Thomasian. Le prévenu n’arrête pas de les salir. Il ne faut pas inverser les rôles et, arme factice ou non, l’impact psychologique est le même ». Le ministère public, représenté par Nathalie Welte, est sur la même ligne. Estimant avoir dans le dossier « tous les éléments pour considérer que monsieur a tiré », elle requiert à son encontre 18 mois de prison, dont 12 avec sursis et une interdiction de port d’arme pendant cinq ans.

Pour la défense, maître Aurélien Vergani n’a pas du tout la même lecture de la procédure : « Il ne vous appartient pas d’échafauder des théories, madame la procureure. Là, c’est le dossier de toutes les incertitudes. » Raison pour laquelle il réclame une relaxe « avec la plus grande conviction possible ». Avec non moins de conviction, la juge a tranché pour une peine de 12 mois, dont 9 avec un sursis simple et une interdiction de porter une arme pendant cinq ans. L’accusé devra également verser 600 € de dommages et intérêts à chacun de ses cousins.

Tony Duret

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