JUSTICE Trafic de parfums de luxe : les escrocs gagnaient près de 9 000 euros par mois
L'affaire est ancienne, elle a débuté fin 2012, mais elle est jugée depuis ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Nîmes présidé par Édouard Le Jan. De grands groupes comme LVMH sont parties civiles.
Les enquêteurs de la compagnie de gendarmerie de Nîmes, le GIR et les douanes judiciaires de Toulouse sont parvenus, après des écoutes, à remonter la filière d'un trafic de parfums de luxe dont les deux têtes de réseau sont deux frères qui vivent de la région parisienne. De nombreuses marques sont victimes de ces agissements dont : " Guerlain, Givenchy, Kenzo ou encore Dior".
Ces trafiquants parvenaient à détourner de leur destination d'origine et à "décoder" des parfums de luxe. " Il apparaissait que le procédé était généralement utilisé sur des marchandises bénéficiant d'un régime douanier "hors taxe et droits". Des véritables parfums qui auraient du être revendus hors la communauté européenne, notamment aux USA et au Moyen Orient", selon l'enquête.
Les deux frères parisiens prenaient des commandes et envoyaient ensuite vers des grossistes en région. Une dizaine d'intermédiaires dont certains dans le sud de la France qui recevaient la marchandise " en grande quantité, sur l'intégralité du territoire national, et sans aucune déclaration fiscale ou sociale", puisque l'ensemble était payé en numéraire.
À chaque étage de cette organisation structurée, l'argent coulait à flot puisque certains des 13 prévenus aujourd'hui à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, ont reconnu avoir perçu entre 7 000 euros et 9 000 euros par mois par le biais cette affaire de "contrebande " et "contrefaçon".
Pour bien comprendre le volume des produits détournés, un transporteur retrouvé dans le cadre des investigations a estimé, à 12 tonnes sur l'année 2012, les parfums qu'il a distribué pour le compte des deux frères vers les "grossistes". Un autre prévenu a confirmé les calculs des enquêteurs en avouant avoir distribué sur un an 30 tonnes de parfums. C'est ce prévenu qui a expliqué percevoir entre 8 000 euros et 9 000 euros par mois sur une année !