Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 08.10.2024 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 4074 fois

JUSTICE Une femme attaquée, humiliée et tondue : arrestation à l'audience pour un couple

Le tribunal correctionnel de Nîmes a jugé ce mardi un homme et une jeune mère de famille à l'origine des violences... Ce couple, âgé d'une vingtaine d'années, est parti en détention ce mardi à 13h...

" 15 minutes c'est le temps précis du calvaire d'une jeune femme de 20 ans", "elle est recouverte de coups", souligne le conseil de la partie civile, Maître Ludivine Gloriès. "Si elle n'est pas là c'est par honte de présenter son visage aujourd'hui. Elle ne dort plus, elle ne sort plus, elle a perdu son travail et elle craint des répercussions sur sa vie et pourtant il s'agit de la victime", poursuit l'avocate nîmoise de Karen*, une jeune femme de 20 ans. Cette apprentie coiffeuse a été lynchée en garrigue le 30 septembre dernier et a été retrouvée dénudée et tondue sur la commune de Caveirac... 

 Il s'agit " d'un acte prémédité, réfléchi, organisé", affirme le procureur Willy Lubin qui ne trouve aucune circonstance atténuante au couple de prévenus. Au départ Aimad, 23 ans, le mis en cause appelle une copine Karen pour fixer un rendez-vous.

"Mais pourquoi un rendez vous dans la garrigue", interroge le procureur? "C'était une habitude, elle voulait un endroit discret", indique le prévenu qui est en couple avec une autre jeune femme Dolorès... Cette dernière est également renvoyé devant la Justice pénale car elle n'a pas apprécié cette éventuelle relation entre son compagnon et Karen* . Elle a commis des violences qu'elle avoue à la barre du tribunal ce mardi.

Car le rendez-vous va rapidement dégénérer. Dans la voiture qui mène Karen vers les bois, Dolorès se cache. Arrivée en garrigue c'est une avalanche de coups que reçoit la victime. "Monsieur a joué le rôle d'appât, il a monté le coup c'est lui qui appelle la victime", enchaine le procureur Lubin à l'encontre d'Aimad. Il est requis 3 ans à son encontre dont une année de sursis probaroire et d'une incarcération immédiate. Le parquet réclame aussi 14 mois de révocation de deux précédents sursis liés à d'autres délits. "Vous avez amené la victime à la boucherie", conclut-il.

Il souhaite également condamnation pour la prévenue jalouse d'une éventuelle relation entre son compagnon et Karen. il propose au tribunal correctionnel une peine de 3 ans dont une année avec sursis pour Dolorès dont le casier judiciaire est vierge et qui est maman de deux enfants, âgés d'un an et de deux mois. La prévenue a reconnu sa responsablilité et les coups mais la défense nie une préméditation ou un guet-apens. Elle souffrirait également de dépression post-natale, selon des indications de son conseil maître Agathe de Batz. 

" Les faits sont graves, mais reconnus dès le départ et encore confirmé aujourd'hui à l'audience. Elle ne cherche pas à minimiser, mais elle n'a pas la dimension historique et la référence sur les femmes tondues dans une période sombre de notre histoire", plaide pour la jeune mise en cause, Maître Agathe de Batz. 

Pour le prévenu Maître Essaki complète : " Au départ, il voulait désamorcer des tensions entre les deux femmes, il a été dépassé. Monsieur n'est pas l'auteur de violences ou complice de ces violences".

Le tribunal a condamné ce mardi le couple. Ils écopent l'un comme l'autre de la même sanction et sont condamnés à 2 ans de prison dont une année avec un sursis probatoire de deux ans. Ils sont placés en détention immédiatement. Monsieur est reconnu couplable de complicité de violence, et le tribunal n'a pas révoqué ses deux autres sanctions. Madame est punie pour les violences aggravées. 

*prénom modifié

Boris De la Cruz

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