Tribunal. Sans se déplacer on a beaucoup voyagé dans le monde des pseudos people des réseaux sociaux, ce mardi après-midi au tribunal correctionnel de Nîmes.

Un tribunal qui jugeait Jean Pascal Cardonna, surnommé Babybel, 55 ans, un ancien cadre de Radio France qui se présente à la barre de la juridiction comme ''l’idole des jeunes''. « Avec Jeremstar, nous étions l’antidépresseur de millions de jeunes », ose à la barre le quinquagénaire licencié après ses déboires.

Un prévenu qui est poursuivi pour diverses infractions liées à des abus sexuels sur des mineurs, de la corruption de mineur et une agression sexuelle notamment. Des jeunes victimes ont déposé des plaintes en janvier 2018 après avoir été abusées. Une enquête a été diligentée par le parquet de Nîmes et confiée à la police judiciaire de Montpellier.

Le prévenu se présente comme l’homme qui a repéré Jeremstar puis lui a permis d’éclore médiatiquement. Les deux amis ont ensuite diffusé des vidéos sur les réseaux sociaux, des clips, « d’humour, comique », souligne le prévenu en répondant aux questions du président Jean Pierre Bandiera. « Les gens invités chez moi venaient d’eux-mêmes. Ils voulaient me rencontrer car ils étaient fans et voulaient rencontrer Jeremstar qui a une chambre à mon domicile », poursuit le mis en cause qui réfute les agressions sexuelles et autres corruptions de mineur reprochées.

200 soirées organisées au domicile

Un prévenu qui nie les abus sexuels en dénigrant la plupart du temps ses jeunes accusateurs. « C’est un affabulateur », « il invente », tandis qu’un autre mineur lui aurait dérobé son portable lors d’une soirée chez lui et aurait envoyé ensuite de messages sexuels compromettants pour lui. « Dans ce dossier, on est pollué par ces textos, ces sms maladroits », plaide maître Christophe Dubourd pour le prévenu. Dans ces soirées il n’y aurait jamais eu, selon lui, des dérives et des abus sur ces jeunes.

Des adolescents qui avaient boissons et drogues à disposition au domicile du quinquagénaire sur les hauts de Nîmes, avec au total près de 200 soirées avec des mineurs invités. « Jeremstar on a le sentiment qu’il est l’agent recruteur de soirées chez vous, avec des jeunes parfois », demande le président du tribunal après avoir visionné à l’audience une vidéo où Jeremstar présente et invite des jeunes à une soirée chez Bybabel à Nîmes.

Le mis en cause se présente comme « un père de substitution » dans des soirées ou « le stratagème mis en place pour arriver à ses fins est évident », estime le procureur adjoint, Stéphane Bertrand, en réclamant 2 ans de prison dont une année de sursis probatoire pendant trois ans, interdisant au prévenu d’approcher les mineurs.

Le tribunal a condamné Babybel à 2 ans de prison dont 18 mois avec un sursis probatoire lui interdisant d'approcher les mineurs. Il est inscrit au fichier des délinquants sexuels et effectuera sa période de 6 mois de prison ferme chez lui avec un bracelet électronique.