Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 07.04.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 2675 fois

NÎMES En plein couvre-feu, le chauffard sorti de prison deux mois plus tôt conduisait alcoolisé

(Photo d'illustration Objectif Gard)

Si les faits ne sont pas d’une gravité exceptionnelle, la personnalité et le casier judiciaire du prévenu ont fortement irrité les magistrats du tribunal correctionnel de Nîmes.

Le samedi 3 avril, un peu après minuit, les policiers nîmois décident de contrôler un véhicule en raison du couvre-feu et d’une étrange marche arrière réalisée par le conducteur. Au volant, c’est Anthony, 32 ans. Ce soir-là, le trentenaire a un taux de 0,45mg/l d’alcool dans le sang. « On s’est réuni avec des amis parce que deux jours avant un autre ami à nous est décédé. Et je me suis engrainé avec des collègues », explique-t-il pour justifier sa consommation d’alcool.

Ce qui serait un dossier complètement banal, qui n’aurait peut-être même pas été correctionnalisé dans un autre contexte, prend une tournure particulière en raison de la personnalité d’Anthony. Il a 17 mentions sur son casier judiciaire et il est sorti de détention le 6 février, moins de deux mois avant les faits. « Comment peut-on vous faire comprendre qu’il ne faut plus recommencer ? », questionne le juge, Jean-Michel Perez. Anthony assure que cette fois il a compris, qu’on ne l’y reprendra plus : « J’ai déconné, j’ai fait une erreur ». Le procureur, Éric Maurel, bondit : « Arrêtez de dire que c’est une erreur. Une erreur, c’est la première fois. Vous en êtes à 17, monsieur ! »

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public n’est pas beaucoup plus tendre avec le chauffard récidiviste : « Achetez un pipeau. Personne ne vous croit. Je vous signale qu’il y a 60 morts sur les routes du Gard chaque année et 300 blessés graves », rappelle-t-il avant de réclamer un an de prison et une annulation du permis de conduire. Pour la défense d’Anthony, maître Victoria Morgante plaide « la clémence » et demande « une dernière chance ». Le tribunal prononce 6 mois ferme, la confiscation de son véhicule et l’annulation de son permis de conduire.

Tony Duret

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