NÎMES Le chauffard d'Alès sème la panique, course-poursuite pendant plus d'une heure
Tribunal. Il n'a pas fait le déplacement pour rien. Les motards de la police nationale de Nîmes se souviendront longtemps du chauffard alésien âgé de 24 ans. Avec son Audi A3, il a multiplié les infractions ce mardi 12 octobre à partir de 10h40. Les policiers souhaitent le contrôler, il fait semblant de s'arrêter avant de lancer son bolide à travers les rues de Nîmes jusqu'à 160 km/h sur le périphérique. Les autres automobilistes sont obligés de s'écarter sur son passage.
"Vous roulez à très grande vitesse, en sens inverse même, vous brûlez deux feux rouges et ensuite vous prenez un rond-point en sens interdit", relate le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jérôme Reynes. Dans le box, un prévenu déjà connu de la justice pour des refus de s'arrêter qui s'excuse : "J'avais l'impression que ce n'était pas moi, je ne contrôlais plus rien", estime -t-il pour sa défense. Pourtant et alors que les sirènes essaient de le suivre dans sa conduite dangereuse, le conducteur qui poursuit sa fuite, fume, son périple au volant n'est pas terminé. Il percute une voiture, puis redémarre, un motard de la police est obligé de s'écarter pour ne pas être percuté, le chauffard freine ensuite pour que la moto se fracasse à vive allure. La course-poursuite dure au total une heure cinq, le chauffard saute côté passager alors que sa voiture roule encore. Il part à pied poursuivi par les policiers qui finiront par le rattraper après avoir essuyé des coups et des violences du mis en cause qui refuse l'interpellation. Il parvient à nouveau à échapper aux forces de l'ordre, monte sur les toits d'habitations pour se faire la poudre d'escampette. Finalement interpellé avec deux policiers blessés et un automobiliste également atteint après avoir été percuté, on se dit que l'alésien va se tenir tranquille.
Ce n'est sans compter sur son désir de quitter l'hôtel de police. En garde à vue, on lui propose une cigarette et la il en profite pour tordre les doigts d'une policière et s'enfuit encore, menotte aux poignets. Il saute le portail, court dans la rue, et se réfugie sur la terrasse d'un particulier où cette fois il est interpellé pour longtemps en blessant un autre policier au passage
Le tribunal correctionnel de Nîmes va lui infliger 4 ans de prison au total... 3 ans pour les blessures et violences sur les forces de l'ordre, la circulation d'un véhicule sans assurance en récidive et un an pour l'évasion.
"Ce qu'il a fait est digne d'un film d'action, lorsque l'on voit les caméras on prend peur", s'insurge maître Julius Radzio. "Je veux rendre hommage au sang froid et au professionnalisme de la police, dans beaucoup de pays on aurait envisager la neutralisation d'un tel conducteur par rapport au danger qu'il a fait prendre aux autres", estime le vice procureur Arnaud Massip en réclamant deux ans et deux mois de prison. 1h05 de course-poursuite avec des risques considérables pour un simple défaut d'assurance !
Boris De la Cruz