Elle va rester au moins une semaine à l'hôpital sous étroite surveillance médicale et policière. Léa (*), 12 ans, a été évacuée aux urgences par les pompiers mardi après-midi. C'est une intervention de la police municipale de Nîmes qui a mis fin à son calvaire comme nous l'avons révélé ce mardi.

Un équipage municipal en patrouille a constaté mardi à la mi-journée une altercation verbale, puis physique au niveau de l'enseigne d'une chaîne de restauration rapide située à Ville active à Nîmes. En intervenant et en séparant deux adolescentes, ils découvrent un peu à l'écart une enfant, le visage totalement déformé par les coups. Des renforts arrivent et la police nationale débute son enquête. Lors de cette première scène deux jeunes femmes, âgées de 14 ans, sont interpellées et placées en garde à vue où elle se trouvent encore ce jeudi matin. Elles vont être déférées aujourd'hui au palais de justice de Nîmes dans un dossier ouvert à ce stade pour des "violences aggravées". Un autre volet de l'enquête s'intéresse à du "proxénétisme" de cité.

Les deux adolescentes interpellées sont très défavorablement connues de la justice. Elles ont été arrêtées il y a quinze jours à peine dans une affaire de vol avec violences dans les rues de Nîmes. Elles étaient également impliquées dans des vols il y a quelques semaines. Des gamines qui sont en fugue d'un foyer nîmois, comme la victime d'ailleurs qui vit dans un foyer de l'Hérault. L'arrivée de la victime à l'hôpital a permis de la soigner et de constater de très nombreuses blessures. " Elle est blessée de la tête au pied. Elle va rester plus d'une semaine à l'hôpital", souligne une source judiciaire. "Elle a été attachée et frappée, fracassée dans un cave de la ZUP. Pour l'instant, on en sait pas avec certitude combien de temps a duré l'agression", enchaîne un autre témoin. Les raisons d'un tel passage à tabac sont pour l'instant énigmatiques, bien que des actes de prostitution soient évoquées à ce stade.

Juste après la prise en charge médicale de cette enfant, les policiers du groupe "économie souterraine" de la Sûreté Départementale de Nîmes ont arrêté deux autres mineurs également placés en garde à vue et qui seront eux aussi déférés ce jeudi. Au total donc quatre jeunes - deux garçons et deux filles - sont concernés par ce dossier de "violences aggravées". Les investigations vont se poursuivre.

*S'agissant d'une mineure victime, le prénom a été changé

Boris De la Cruz