NÎMES Un détenu condamné : il voulait "s'occuper de la juge dans le parking du tribunal"
La juge de l'application des peines du tribunal de Nîmes avait refusé sa libération conditionnelle le 31 juillet dernier.
Ce jour-là, en plus, le détenu ne parvenait pas "à cantiner" et à s'acheter des cigarettes en prison. Mais il le jure, la psychologue de la maison d'arrêt est dans l'erreur : jamais il n'a menacé de s'en prendre à la juge. Pourtant les mots sont précis et, ce jeudi, à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes le président, Alexandre Fracassi, va les rappeler : "je vais lui régler son compte. Je vais la retrouver et m'occuper de la juge dans le parking du tribunal qui est un vrai gruyère", aurait-il affirmé à la psychologue.
Le parquet de Nîmes a immédiatement décidé de renvoyer le détenu devant le tribunal correctionnel. Et c'est le patron du parquet, le procureur, Éric Maurel, qui est venu expliquer pourquoi il y aurait "une tolérance zéro, rapide et systématique des personnes qui s'en prennent aux avocats, huissiers, notaires et aux magistrats ou plutôt à l'institution judiciaire aujourd'hui. Je suis là pour assurer la protection, des gens, des fonctionnaires, des magistrats qui travaillent dans ce palais de justice. Si demain on menace et insulte un juge, c'est l'État de droit qui vacille. Votre décision va être commentée, analysée dès ce soir en prison et auprès de la population pénale", avant de réclamer 18 mois de prison et un maintien en détention.
Le prévenu de 35 ans, qui purge une peine pour un délit routier, à un casier judiciaire important, "avec des condamnations liées à des menaces et outrages sur des personnes dépositaires de l'autorité publique". Il écope de 3 mois ferme et retourne en détention.